Interventions militaires : questions dérangeantes

Posté le mardi 28 janvier 2020
Interventions militaires : questions dérangeantes

Au Sahel, on est passé d’une opération « Serval » triomphante, où l’on allait chercher les terroristes jusqu’au fond de leurs trous, à une opération « Barkhane » aux conditions sécuritaires dégradées, selon les termes de la ministre des armées Florence Parly. Parler d’échec serait par trop provocateur, mais force est de constater que « Barkhane » n’est pas une réussite. Dans son analyse, le général Bentegeat ne se limite pas à l’exemple du Mali.


Une fois tournée la page de l’Algérie, l’histoire militaire de la Vème République s’écrit, pour l’essentiel, à l’extérieur du territoire national, dans les terres lointaines d’Afrique ou du Moyen-Orient et jusqu’aux confins hostiles de l’Asie du sud, sans ignorer, en Europe, la poudrière irréductible des Balkans. La France n’a jamais renoncé à l’usage de ses armes pour assurer sa sécurité et protéger ses intérêts. Mais, ce faisant, elle bute sur des difficultés nouvelles qui s’accumulent. Retrouver le chemin du succès exigera, n’en doutons pas, des sacrifices et une démarche stratégique renouvelée.

Depuis vingt-cinq ans, notre pays déploie en permanence sur des théâtres d’opérations extérieures de 7.000 à 15.000 hommes, 20 à 60 avions de combat, 10 à 20 bâtiments de la marine. Or, cet interventionnisme est aujourd’hui contesté, jugé risqué et coûteux pour des résultats incertains. Le bilan contrasté de nos engagements récents, de l’Afghanistan au Sahel, pose en effet la question de leur efficacité, voire de leur utilité.

Les raisons de cette mise en échec au moins partielle des interventions de la France et de ses partenaires occidentaux sont autant politiques que militaires, reflétant, dans le champ de la guerre, les évolutions et la complexité croissante de nos sociétés. 


LES RUPTURES


Une première clef de compréhension de nos difficultés actuelles se trouve dans la nature de nos interventions. Longtemps, elles se sont limitées au « pré carré » de nos anciennes colonies africaines, la France répondant à l’appel de dirigeants s’estimant menacés. Une première rupture est intervenue avec l’extension inavouée de la notion de pré carré aux anciennes colonies belges, du Zaïre au Rwanda. A certains égards, nos engagements successifs au Liban relevaient de la même logique héritée de l’Histoire. Pour la première fois, nous portions le fer dans un environnement mal maîtrisé dont les facteurs de crise nous échappaient en partie.

La seconde rupture, majeure, s’est produite après l’effondrement du Pacte de Varsovie, dans l’illusion respectable du « nouvel ordre mondial » prôné par George Bush en 1990. La réactivation du Conseil de sécurité des Nations-Unies ouvrait la voie à des actions de force conduites au nom de la communauté internationale au Koweït, en Somalie, puis dans les Balkans. Ces interventions, de par leur ampleur et dans un souci de légitimité internationale,  ont été conduites en coalition. Notre autonomie de décision et d’action s’en est trouvée affectée quel qu’ait été le cadre choisi, Nations Unies, OTAN, Union Européenne ou regroupement de circonstance.

Une troisième rupture, formalisée tardivement, en 2005, par un texte non contraignant de l’Assemblée générale des Nations Unies érigeant en principe « la responsabilité de protéger », est le fruit de la reconnaissance, dans la sphère occidentale, du précepte moral d’ingérence humanitaire, invoqué notamment en Bosnie, en Libye et en République centrafricaine. La mise en œuvre militaire de ce concept s’est avérée plus ambiguë et incertaine dans ses résultats qu’on ne l’avait imaginé. 

La dernière rupture, enfin, conséquence de l’expansion du Djihad islamiste, nous a engagés dans des opérations de contre-guérilla en Afghanistan et dans la bande sahélienne, et dans une bataille conventionnelle au Moyen-Orient, simple prélude à une forme renouvelée de « petite guerre », selon la terminologie de Clausewitz. D’interventions nationales   ponctuelles et légères, nous en sommes venus à des guerres de coalisés dans un environnement globalement hostile.

 

Longtemps, nos interventions ont été acceptées par les Français, sans véritable opposition politique en dépit des efforts des contempteurs de la « Françafrique ». Des échecs, parfois dramatiques, au Rwanda ou en Somalie, n’ont pas remis en cause le principe même de nos engagements militaires. La suspension du service national, en écartant le spectre du sacrifice non consenti d’appelés du contingent, rendait, il est vrai, plus acceptable par nos compatriotes le risque associé à ces expéditions lointaines.

Or, on voit naître aujourd’hui, dans l’opinion, un phénomène de lassitude qui traduit des interrogations sur l’utilité de l’activisme national. L’accident tragique survenu récemment au cours d’une opération de la force Barkhane a donné aux médias l’occasion de relayer largement les inquiétudes et l’incompréhension de nos compatriotes.

Le bilan des interventions récentes se résume, il est vrai trop souvent, à des succès militaires sans lendemain. En Afghanistan, 51 nations emmenées par la première puissance mondiale n’ont pu, en 18 ans, venir à bout de 40.000 Talibans. En Libye, un coup d’arrêt militaire à la répression sauvage menée par Kadhafi contre son peuple a débouché sur un chaos général aux effets inestimables. En Centrafrique, après une courte pause, les massacres intercommunautaires ont repris. Au Moyen-Orient, les armées de l’État Islamique ont été défaites, mais la guérilla s’installe. Dans le Sahel, les Djihadistes ont été empêchés de prendre le pouvoir au Mali, mais les attentats se multiplient dans une zone sans cesse élargie et les communautés se déchirent.

Dans les capitales européennes, le doute s’empare des esprits au point que certains n’hésitent pas à prétendre que »la victoire, c’est de ne pas perdre ».


LES CAUSES DE L’IMPUISSANCE


La raison première de nos revers tient à la complexité des situations auxquelles nous sommes désormais confrontés, mais, au-delà de ce constat communément admis et peu satisfaisant en un temps où l’homme s’enorgueillit de résoudre par la technique les équations les plus inconcevables, on peut identifier des causes militaires, politiques, voire sociétales à ces déboires. Les crises sont devenues largement indéchiffrables pour nos sociétés démocratiques nourries de schémas simples et manichéens. Mêlant conflits ethniques et religieux, irrédentismes et contestation de frontières, ambitions régionales, intérêts de grandes puissances et criminalité tentaculaire, elles ne sont perçues par le plus grand nombre que sous l’angle des catastrophes humanitaires qu’elles engendrent. La mondialisation favorise la fluidité et la contagion de conflits dont les métastases se répandent jusque dans nos villes.

La deuxième cause de nos difficultés tient au caractère asymétrique des combats que nous livrons.

Notre supériorité militaire, encore indiscutable, est entravée par l’exigence évidente du respect des conventions internationales et le souci de protéger la population qui est à la fois l’enjeu et la victime de la guerre, parfois la complice de nos opposants. Il s’y ajoute notre impuissance à déployer des moyens suffisants dans des espaces immenses. Des budgets trop contraints et le coût exorbitant des armements modernes ont réduit nos armées à la taille de modestes corps expéditionnaires inadaptés aux ambitions que nous affichons encore. L’action en coalition est censée y remédier, mais elle souffre de faiblesses propres parfois rédhibitoires : buts de guerre divergents, règles d’engagement incompatibles, restrictions d’emploi des forces, etc…

 

L’ennemi que nous affrontons ne se sent pas, pour sa part, tenu par le droit international et use de méthodes d’intimidation et de terreur qui compensent, sur le terrain, son infériorité technique. Se fondant sans uniformes dans la population, il est difficile à identifier tant les acteurs sont multiples et leurs alliances variables. Or, nous avons perdu la connaissance intime de ces régions qui faisait, au Sahel, la force de nos unités indigènes dans l’entre-deux-guerres, comme en témoigne le beau livre d’Emmanuel Garnier, « L’Empire des Sables ».

Les raisons politiques et sociétales du rendement décroissant de nos interventions sont au moins aussi déterminantes. La révolution de l’information en marche depuis vingt ans a eu un triple effet sur notre perception des évènements : la transparence, le primat de l’émotion et l’impatience. Cette dernière, fille d’Internet, s’oppose au temps long qui est celui de la résolution des crises. Une semaine après le début de notre intervention au Mali, plusieurs journaux titraient déjà sur l’enlisement de l’opération.

Nos dirigeants, soumis aux sondages et liés au calendrier électoral, exigent des résultats rapides et se focalisent donc aisément sur l’action militaire, la seule qui puisse alimenter la voracité des médias. Ils ne peuvent, enfin, qu’endosser la répugnance au risque qui imprègne nos sociétés. Le thème lancinant du zéro mort est, hélas, perçu comme un aveu de faiblesse par les kamikazes du Djihad et par les populations dont le sort dépend de notre engagement.

Nos dirigeants, par ailleurs, donnant légitimement la priorité à la sécurité immédiate de leurs concitoyens, n’hésitent pas à amputer, pour se prémunir contre des attentats, les moyens déjà limités consacrés à l’action extérieure.

Contraints, le plus souvent, à inscrire leur action dans le cadre d’une coalition, ils doivent accepter les ambiguïtés , les atermoiements et la faiblesse de l’action diplomatique qui lui sont consubstantiels. Le général Jones, ancien commandant suprême des forces de l’OTAN, aimait à dire qu’il avait découvert, dans ses fonctions, une nouvelle forme de commandement, « le commandement par marchandage ».


AU JEU DES SEPT ERREURS


Alors, que faire ? « Ce qui est simple est faux », disait Valéry, « ce qui est compliqué est inutilisable ». Du moins connaissons-nous les pièges à éviter et pouvons-nous identifier quelques principes d’action applicables en toute circonstance. En tout état de cause, renoncer à intervenir aurait des conséquences qu’on ne peut ignorer.

Quand survient une crise mettant en jeu potentiellement notre sécurité ou nos intérêts, les responsables politiques et les chefs militaires, à l’heure de la décision, devraient avoir à l’esprit la liste noire des erreurs les plus communément commises lors du lancement d’une opération extérieure.

La première, on l’a dit, consiste à céder à l’émotion suscitée par les médias et portée par l’opinion publique, en négligeant les conséquences d’une intervention à moyen et long terme. La seconde, qui lui est parfois liée, comme au Kosovo en 1999, revient à ignorer les règles internationales en se passant de l’aval du conseil de sécurité des Nations Unies. C’est la légitimité même de l’action qui est alors ébranlée. La troisième erreur vient d’une définition incertaine des buts de guerre, y compris et surtout en coalition. Le flou, dans ce domaine, génère des stratégies inadaptées et suscite le trouble dans l’opinion.

 

La quatrième erreur est de croire qu’une crise puisse être réglée par une victoire militaire. Une paix durable est aussi et surtout le fruit d’une action résolue sur les facteurs politiques et sociaux du conflit. La cinquième erreur est l’illusion que la crise puisse être cantonnée géographiquement. La mondialisation et les réseaux sociaux en portent les effets jusque sur le territoire national. Une sixième erreur, fréquente chez les chefs militaires, est de se fier aux schémas, aux slogans et aux recettes traditionnelles,  car chaque conflit a son biotope, modelé par l’histoire et la géographie. Le Sahel n’est pas l’Afghanistan, même si les procédés tactiques s’y apparentent. Les combattants et les populations agissent et réagissent différemment et les affiliations relèvent de logiques singulières.

La septième erreur, la plus commune, déjà mentionnée, est de s’abandonner à l’impatience alors qu’il faut souvent plus d’une génération pour éliminer les tensions belligènes dans une région. La dernière, enfin, consiste à ne pas nommer l’ennemi. On ne combat pas un mode d’action, le terrorisme, sans choisir ses alliés et désigner sa cible.

La prise de conscience de l’impossibilité de résoudre une crise par la seule action militaire a donné naissance au concept de « l’approche globale » ou « intégrée » de la gestion des conflits. En actionnant simultanément des leviers politique, diplomatique, économique, juridique et militaire, on s’assurerait inexorablement du succès. L’échec de l’expérience des « équipes de reconstruction provinciales (PRTs) » en Afghanistan n’a pas découragé les états-majors de l’OTAN et de l’Union Européenne à Bruxelles, tant le principe-même d’une combinaison d’actions civiles et militaires est indiscutable. Malheureusement, comme l’ont montré Jean Gaël Le Flem et Bertrand Oliva dans un brillant essai, « Un sentiment d’inachevé », ce concept rencontre d’énormes difficultés de mise en œuvre, quand il ne sert pas d’alibi à ceux de nos partenaires qui refusent les risques du combat.


DES CLEFS POUR RÉUSSIR


La clef du succès se trouve dans la combinaison harmonieuse de trois actions sur le terrain : rétablir la sécurité, développer l’économie de la zone et restaurer une bonne gouvernance. Elles sont inséparables et leur coordination est un enjeu majeur. La tentation existe, comme on l’a vu en Afghanistan, de la confier au commandant de théâtre militaire qui est mieux informé de la situation et dispose d’une organisation puissante et rodée. Cette défausse est inopérante, car il n’a pas la compétence et l’autorité requises pour s’imposer aux acteurs civils. La désignation d’un représentant spécial du Chef de l’État ou de la coalition est dès lors incontournable.

Le volet le plus délicat à gérer est celui de la gouvernance, comme on le voit actuellement dans le Sahel. Notre engagement militaire et financier doit donc être en permanence rigoureusement conditionné aux progrès constatés sur le terrain. L’action politique ne peut se limiter aux décisions d’engagement ou de retrait des forces et à l’allocation de crédits de développement. Elle doit s’exercer au jour le jour dans toutes les dimensions de la crise. La diplomatie ne doit pas s’arrêter quand commence l’engagement militaire, mais au contraire l’accompagner et l’orienter. Pour résoudre un conflit, il faut appréhender les attentes réelles des populations et définir en conséquence les objectifs dans les trois domaines précités.

Quelle stratégie militaire doit-on privilégier ? Il ne peut y avoir de règle générale. Tout au plus peut-on dire que le déploiement massif de forces n’est envisageable que dans des cas extrêmes et pour de courtes durées. Le plus souvent, une action de force significative s’impose dans l’urgence en début d’intervention, comme ce fut le cas au Mali, mais il faut savoir passer la main, le plus tôt possible, aux forces locales ou régionales. Le défi est considérable en Afrique subsaharienne où le délitement des États a provoqué l’affaissement des capacités militaires. Un effort très important de coopération et de partenariat opérationnel, c’est à dire d’accompagnement au combat, doit donc être consenti. A l’évidence, la France n’a pas les effectifs et les moyens matériels suffisants pour l’assumer seule. Au Sahel, l’Union Européenne, qui joue déjà un rôle appréciable dans la formation de l’armée malienne, doit faire plus, notamment en termes financiers, pour permettre la mise sur pied et le soutien du groupe de forces du G5 Sahel appelé à prendre la relève de Barkhane.

Obtenir la participation collective ou individuelle de nos alliés et de nos partenaires à la résolution des crises auxquelles nous choisissons de nos confronter supposerait, sans doute, en amont de nos déploiements militaires, davantage de concertation que ce à quoi nous sommes accoutumés.   La traditionnelle arrogance française a ses vertus tonifiantes mais ne suffit pas toujours à convaincre.

Au niveau tactique, enfin, un juste équilibre doit être trouvé entre la nécessaire protection de nos unités et l’impératif d’établir le contact avec les populations, entre la limitation de la durée des mandats qu’impose la préservation des forces et l’établissement de liens confiants avec les interlocuteurs locaux qui exige un investissement dans le temps. Il nous faut aussi arbitrer entre le confort logistique et sécuritaire de nos bases permanentes et les risques associés à une agilité accrue qui garantirait l’imprévisibilité de nos actions.


DES SOUS !


En arrière-plan de ce constat, revient de manière récurrente le thème dérangeant des limites de nos capacités militaires. La France se targue, aujourd’hui, d’être la première puissance militaire en Europe. Ce titre, mérité, est moins flatteur qu’il n’y parait pour qui sait le niveau opérationnel médiocre dont s’accommodent nombre de nos partenaires, en s’abritant derrière le bouclier protecteur de l’OTAN et la garantie de sécurité américaine. Seul, avec le Royaume-Uni, à avoir conservé un modèle d’armée complet, notre pays peine à en assurer le financement. En dépit des efforts significatifs consentis depuis deux ans, des capacités importantes font défaut sur les théâtres d’opérations extérieures, du transport aérien au ravitaillement en vol, du renseignement tactique aux hélicoptères lourds. Barkhane, on le sait, doit compter sur l’appui américain et britannique pour combler ses lacunes.

Alors que s’annonce le renouvellement complet des vecteurs de la dissuasion qui exigera, sur 15 ans, une forte contribution financière, les perspectives d’amélioration de nos capacités d’intervention sont faibles. Des effectifs trop réduits, après les coupes sombres des années 2008-2015, des équipements peu nombreux et fatigués par leur suremploi dans un environnement hostile limitent drastiquement notre aptitude à durer sur le champ de bataille. Le dévouement admirable de nos combattants des trois armées et leur rusticité légendaire ne peuvent pallier des insuffisances devenues chroniques. Si nos concitoyens ne sont pas disposés dans les temps à venir à consentir des sacrifices financiers pour leur défense, la France sera conduite inexorablement à réviser son niveau d’ambition sur la scène internationale.

On le voit, la solution miracle aux défis posés par les interventions extérieures n’existe pas.  On ne peut ignorer que des crises modestes, si elles ne sont pas gérées à leur début, peuvent ébranler des régions entières, comme on l’a vu en Syrie.

Il serait enfin grave, au moment où le multilatéralisme est partout en recul, de se résigner à la déshérence du droit international. La France aurait tout à y perdre. Son influence mondiale tient largement à sa position de membre permanent du Conseil de sécurité. Cette dernière étant, on le sait, contestée par nos plus proches partenaires, notre pays doit démontrer chaque jour qu’il est digne et capable d’en assumer les responsabilités. C’est en intervenant au nom de la communauté internationale pour ramener la stabilité et la paix qu’il le fait. Enfin, renoncer à agir militairement remettrait en cause la dizaine d’accords de défense qui l’unissent à des pays d’Afrique et du Moyen-Orient.

Pour que nos engagements militaires aient encore un sens, à la hauteur des sacrifices consentis par nos armées, la mobilisation des esprits et des moyens s’impose. Le défi n’est pas insurmontable pour peu que nous sachions le relever avec nos partenaires et avec nos alliés.

Comme le disait Joseph de Maistre, « une bataille n’est perdue que quand on croit l’avoir perdue ».

 

Auteur : Général d'armée (2s) Henri BENTEGEAT
Ancien chef d'état-major des Armées
Communication prononcée à l'Académie des Sciences Morales et Politiques
le 2 décembre 2019

Source : EspritSurcouf


Pour écouter l'intervention du Général (2s) Bentegeat devant l'Académie des Sciences Morales et Politiques en décembre dernier, cliquez ICI

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr