L’engagement au quotidien de l’armée de l’Air : LIBRE OPINION du Général d’armée aérienne André LANATA Chef d’état-major de l’armée de l’Air devant les députés de la Commission de la Défense nationale (extrait d’audition du 19 juillet 2017 )

Au total, ce sont un peu plus de 1 000 aviateurs qui se trouvent engagés en permanence au titre des opérations extérieures sur les différents théâtres d’opération.
Par ailleurs, 600 aviateurs sont présents en permanence aux quatre coins du globe, dans les départements et collectivités outre-mer, pour protéger, manifester notre présence, surveiller les espaces terrestres et maritimes, et finalement exercer notre souveraineté en Amérique latine – en Guyane –, dans le Pacifique – en Polynésie et en Nouvelle-Calédonie –, mais aussi dans l’océan Indien – à la Réunion.
Par ailleurs, 500 autres aviateurs se tiennent en mesure d’intervenir pour honorer nos accords de défense et répondre au déclenchement d’une nouvelle crise, à Djibouti, au Gabon, en Côte-d’Ivoire et au Sénégal, ainsi que dans le golfe Persique, aux Émirats arabes unis.
Rappelons que ces forces prépositionnées ont été les premières à intervenir au déclenchement des opérations Serval au Mali et Chammal au Levant. Elles constituent des bases avancées, un gage de réactivité, mais aussi des points d’appui logistiques essentiels à notre dispositif d’intervention dans l’arc de crise.
À ces très nombreux engagements opérationnels, s’ajoutent d’importantes sollicitations dans le cadre du soutien aux marchés d’exportation du Rafale. S’il faut se féliciter de ces succès à l’export, je me dois néanmoins de souligner l’effort supplémentaire qui en résulte pour l’armée de l’Air, principalement en actions de formation. En termes d’activité aérienne, cela représente l’équivalent d’un théâtre d’opération supplémentaire – avec, en 2018, un volume d’heures de vol équivalent à celui réalisé par l’aviation de chasse dans le cadre de l’opération Barkhane. En termes de ressources humaines, cela équivaut à un escadron de chasse mobilisé autour de cette mission, alors que nous n’en avons qu’une dizaine.
De mon point de vue, il est donc nécessaire de donner à l’armée de l’Air les ressources lui permettant de conduire ce qui constitue objectivement une nouvelle mission à part entière, les ressources en question n’ayant pas fait l’objet d’une inscription en programmation budgétaire.
Général d’armée aérienne André LANATA
Chef d’état-major de l’armée de l’Air
(Extrait d’audition du 19 juillet 2017
devant les députés de la Commission de la Défense nationale)