La Nouvelle-Zélande espionne les îles françaises du Pacifique

La base de Waihopai, en Nouvelle-Zélande, a été créée dans le cadre du programme de surveillance Echelon.
Schutz, Les services de renseignement néo-zélandais ont mis en place un système de surveillance de masse des communications dans le Pacifique, qui touchait notamment la Nouvelle-Calédonie et la Polynésie française, révèlent le New Zealand Herald et le site The Intercept, sur la base de documents fournis par le lanceur d’alerte Edward Snowden.
Le Government Communications Security Bureau (GCSB), les services de renseignement néo-zélandais, a mis sur pied un vaste système de collecte d’informations sur les échanges téléphoniques et le trafic Internet des habitants de plus d’une dizaine de pays et d’îles de la région, dont Tuvalu, Nauru, Kiribati, les Samoa, Vanuatu, les îles Salomon, Fidji, Tonga mais aussi la Polynésie française et la Nouvelle-Calédonie… En se branchant directement sur les câbles sous-marins par lesquels transite la quasi-totalité des communications de la région, la base de Waihopai enregistrait l’intégralité de ces informations, montrent les documents publiés par les deux médias. Jusqu’en 2009, les informations collectées n’étaient partagées que de manière sélective avec le reste de l’alliance dite « five eyes » – Etats-Unis, Grande-Bretagne, Australie, Nouvelle-Zélande, Canada – qui a mis sur pied le plus grand système de collecte d’informations de l’histoire de l’humanité sous l’égide de la NSA américaine. La Nouvelle-Zélande est au sein de cette alliance le pays qui dispose du moins de moyens financiers et humains pour ses programmes de surveillance.
L'intégralité des communications
Un document révélé par le New Zealand Herald et The Intercept décrit un changement de paradigme opéré par les services néo-zélandais à partir de 2009 : jusque-là le GCSB interceptait des données de manière ciblée et se contentait des métadonnées (qui communique avec qui, quand et où). A partir de 2009, le système de surveillance devient capable d’intercepter l’intégralité du contenu des communications, et commence à collecter des informations de manière massive et systématique. Le GCSB transmet alors l’intégralité des données collectées à la NSA et à ses partenaires. Parmi les cibles du GCSB mentionnées directement dans les documents figure notamment l’opérateur téléphonique Digicel, qui dispose d’une licence en Polynésie française. Le premier ministre néo-zélandais, John Key, a démenti en bloc les informations du New Zeland Herald, affirmant que ses services de renseignement agissaient « en toute légalité », mais s’est refusé à commenter les révélations ou à préciser en quoi ce système de collecte de masse pouvait être légal.
Source: Le Monde
Adressé par Jean-Claude Tourneur