CORONAVIRUS : Le service de santé des armées mobilisé face à l’épidémie de Covid-19

Posté le mercredi 18 mars 2020
CORONAVIRUS : Le service de santé des armées mobilisé face à l’épidémie de Covid-19

Si beaucoup de commentaires ont suggéré ces derniers jours la nécessité de recourir à l’armée face à l’épidémie de Covid-19 afin d’assurer le respect des mesures progressives de confinement, de nombreux médecins s’interrogeraient de façon moins martiale sur la pertinence de s’appuyer sur le Service de santé des armées (SSA). Ce dernier fonctionne en effet grâce à des personnels très bien formés et nombreux : 1 800 médecins, 170 pharmaciens et 6 800 professionnels paramédicaux. Il dispose d’équipements de pointe pouvant être déployés rapidement : les postes sanitaires mobiles (de premier ou de second niveau) comprennent en effet entre 400 kg (premier niveau) et huit tonnes de matériels et de médicaments (second niveau). On compte quarante-deux postes sanitaires mobiles de premier niveau répartis sur le territoire et un peu plus d’une vingtaine de second niveau (dont un à Strasbourg) ; ces postes sont stockés dans les SAMU et SMURS des hôpitaux « sièges ». Enfin, un atout phare du SSA est son déploiement sur l’ensemble du territoire avec autour de 300 unités (centres médicaux des armées en métropole, centres médicaux interarmées en outre-mer et à l’étranger et antennes desservant les unités), tandis que huit hôpitaux d’instruction des armées sont ouverts à tous les assurés sociaux. Ces derniers étaient déjà mobilisés depuis le début de la crise pour répondre à l’épidémie, participant notamment aux activités de dépistage des patients.

 

Élément militaire de réanimation

Depuis hier, les annonces du Président de la République renforcent la participation des moyens médicaux militaires. Un hôpital de campagne va en effet être déployé dans les vingt-quatre heures en Alsace pour répondre à la situation de saturation des hôpitaux du Haut-Rhin, en particulier à Mulhouse. L’armée va ainsi créer un élément militaire de réanimation (EMR) grâce aux moyens des postes sanitaires mobiles qui sont fractionnables et modulables. Il devrait comprendre trente lits de réanimation (entièrement équipés) installés sous tente probablement sur le site d'Entzheim, ou l'ancienne base militaire de Meyenheim. Cet hôpital de campagne sera géré par les personnels de santé militaires, en coordination avec les médecins civils et la Direction générale de la Santé. Des lits supplémentaires pourraient être rapidement ajoutés si nécessaire.

 

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Une première pour Morphée

Par ailleurs, le Président de la République a indiqué que l’armée pourrait procéder au transport des patients, vers des régions où les établissements de santé ne connaissent pas le même engorgement. Ces transports seront réalisés grâce au module de réanimation pour patient à haute élongation (kit Morphée) qui permet l’évacuation de patients ventilés et une continuation de la prise en charge dans des avions C135FR ou A330 Phénix. Le dispositif Morphée permet le transport de six à douze patients (en fonction de leur situation médicale) : deux kits existent aujourd’hui en France. Ce sera la première fois que ce système sera utilisé pour le transport de patients civils.

 

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Une participation active face aux épidémies

A contrario, le SSA intervient régulièrement depuis de nombreuses années pour épauler la médecine civile, en cas de situations exceptionnelles. Des hôpitaux de campagne ont ainsi pu être déployés au lendemain de catastrophes naturelles (tempête IRMA). Face aux épidémies, les capacités de la médecine militaire ont été déployées lors de l’épidémie de chikungunya à la Réunion en 2008, lors des campagnes vaccinales contre la méningite dans les établissements scolaires de la vallée de l’Ubaye ou dans la région de Roanne ou encore pour l’organisation de la campagne vaccinale lors de l’épidémie de grippe H1N1 en 2009. Parallèlement, à ce soutien logistique, beaucoup estiment que l’armée pourrait également être mise à contribution pour distribuer (voire pour fabriquer) de nouveaux équipements.

Cependant, pour l’heure, les informations manquent pour déterminer le nombre de masques (chirurgicaux et FFP2) dont dispose aujourd’hui l’armée, ainsi que sur le nombre de ses respirateurs artificiels.

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Bientôt en Ile de France ?

L’annonce du déploiement de l’hôpital de campagne basé dans le Haut Rhin a suscité le soulagement de l’ensemble des élus et des représentants régionaux de la santé, face à la situation critique des établissements. Dans certaines unités, des critères de sélection des patients admissibles à la réanimation ont ainsi déjà été mis en œuvre (avec le choix d’écarter les malades de plus de 75 ans). Aujourd’hui, certains s’interrogent sur l’opportunité de programmer l’installation d’une structure semblable en Ile de France.

 

Aurélie HAROCHE (JIM)
17/03/2020

 
Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr.
 
 
 

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Source : www.asafrance.fr