EQUIPEMENT : Le SNA « Perle » sera remis à l’eau cette semaine à Cherbourg  

Posté le mardi 08 juin 2021
EQUIPEMENT : Le SNA « Perle » sera remis à l’eau cette semaine à Cherbourg   

 

 

Pratiquement un an jour pour jour après l’incendie qui avait compromis la résistance de sa coque, le sous-marin nucléaire d’attaque « Perle » s’apprête à être remis à l’eau à Cherbourg, après six mois de travaux.
La solution de réparation retenue est inédite pour un sous-marin français : l’hybridation de la partie avant du SNA « Saphir », en démantèlement à Cherbourg, avec la partie arrière de la « Perle ».
Après sa mise à l’eau, le sous-marin rejoindra la forme du Homet, pour la remise en état des ponts et les raccordements de câbles et de tuyaux.

 

 

Le 12 juin 2020, un violent incendie s’était déclaré dans le sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Perle, alors échoué dans une forme à Toulon pour un entretien majeur. Les experts avaient conclu que les qualités de l’acier de la coque, sur la partie avant, avaient été altérées. Pour le réparer, c’est une solution inédite pour un sous-marin français qui a été retenue : l’hybridation de la partie avant du SNA Saphir, en démantèlement à Cherbourg, avec la partie arrière de la Perle, restée, elle, parfaitement intègre.

 

 arriere de la perle photo naval group

En avril, l’arrière de la « Perle » a été présenté devant l’avant du « Saphir »
pour réaliser l’hybridation du sous-marin. (Photo : Naval group)

 

Depuis l’été, avant même la décision de réparation prise par la ministre des Armées, Florence Parly, Naval group avait commencé à travailler. « Nous étions tous très motivés », commente Hervé Boulé, un Toulonnais responsable de la production au niveau des auxiliaires. Un défi particulier pour lui : ancien sous-marinier, il avait navigué sur le Saphir avant d’embarquer sur la Perle.

 Il a d’abord fallu modéliser en 3D les plans papier datant des années 1980. Un travail notamment mené à Cherbourg, où la réalité virtuelle est utilisée pour l’emménagement des sous-marins.

La Perle a, au passage, gagné 1,50 mètre de long, un espace nécessaire pour loger les boîtiers de raccordement de quelque 135 câbles, « les artères et les veines » courant d’arrière en avant pour alimenter les équipements, et qui ont dû être coupés. « Ce sont des câbles souples, mais pas tant que cela, ou des câbles pyrotenax recouverts de cuivre qui ne se tordent pas. Ils représentent 2 000 conducteurs élémentaires qu’il va falloir reconnecter brin par brin », explique François-Marie Thiébot, un autre Toulonnais ingénieur électricien.

 

Opération innovante

Cette réparation, qualifiée « d’innovante mais maîtrisée » par Franck Ferrer, représentera au total 350 000 heures de travail : 100 000 d’études et 250 000 de production.

Pont aérien
À ce titre, pour faciliter le travail entre les établissements de Naval group mobilisés, un pont aérien hebdomadaire a été mis en place entre Toulon et Cherbourg.

Découpe
La découpe des deux coques a été réalisée par oxydécoupe : 1 h 30 par coque, mais beaucoup de préparation en amont…

La coque, elle, est restée du domaine des Cherbourgeois, raison pour laquelle la Perle a été transférée en décembre depuis Toulon. « Une coque, ça vit et son état dépend du vécu opérationnel du bâtiment », observe Guillaume Tourette, chef du projet à Cherbourg. « Les expertises n’ont pas révélé de problème de compatibilité entre le « Saphir » et la « Perle ». Sur cette dernière, la présence du cofferdam, une cloison résistante, a été garante de la circularité de la coque. »

 

Dix-huit soudeurs relayés pendant cinq jours

 soudeurs photo naval group

Des soudeurs se sont relayés en 2/8 pendant cinq jours
pour réaliser la jonction des deux demi-coques. (Photo : Naval group)

 

C’est au niveau de ce cofferdam que les deux coques ont été découpées. Puis l’arrière de la Perle a été présenté au droit de l’avant du Saphir, avec une précision au millimètre. Dix-huit soudeurs se sont ensuite relayés pendant cinq jours pour réaliser à la main la jonction. Dans la foulée, la coque a été auscultée, son épaisseur contrôlée, les points de corrosion traités.

« Nous sommes à mi-chemin des travaux de réparation », estime aujourd’hui Franck Ferrer, directeur des opérations de la division services de Naval group. Le travail ne sera pas terminé après la mise à l’eau du bâtiment, qui rejoindra ensuite la forme du Homet, pour la remise en état des ponts et les raccordements de câbles et de tuyaux. La Perle ne devrait regagner Toulon qu’en novembre.

Il s’agira alors de remonter et essayer les 10 000 matériels qui avaient été démontés dans le cadre de l’entretien majeur. L’objectif de Naval group est de livrer le SNA Perle, réparé et modernisé, à la Marine nationale au 1er trimestre 2023.

 

 

 sous marin perle coque photo naval group

 Le sous-marin nucléaire d’attaque « Perle » a désormais retrouvé l’intégrité de sa coque,
opérationnelle pour dix années supplémentaires. (Photo : Naval group)

 

 

Sources : Le Marin et Naval Group

 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source : www.asafrance.fr