Les élèves de l’Institut national du service public (INSP- ancienne ENA), grands ignorants des problèmes de défense !


Dans son §3-3, la recommandation 11 (page 127) du HCECM préconise « d’inscrire dans la durée la sensibilisation des élèves de l’INSP (autrefois l’ENA) aux questions de défense et au monde militaire ».
C’est dans cette assertion que se trouve la défaillance impardonnable, voire la faute grave de l’État régalien.

Les élèves de l’Institut national du service public (INSP- ancienne ENA), grands ignorants des problèmes de défense !


Les élèves de l’Institut national du service public (INSP- ancienne ENA),
grands ignorants des problèmes de défense !

 

Le Haut Comité d’Évaluation de la Condition Militaire (HCECM) a rendu en juillet 2023 son rapport annuel concernant la condition militaire des officiers.

Ce 17ème rapport exhaustif et très fouillé est remarquable. Il a été rédigé par 9 personnalités indépendantes, gage d’objectivité et de sincérité, et désignées par le Président de la République, chef des Armées.

 

Comme dans beaucoup de rapports officiels, nombre de recommandations sont faites. Encore faudrait-il que d’abord ce rapport de 130 pages (sans compter 70 pages d’annexes) soit lu et ensuite que les recommandations préconisées soient suivies d’effet.

Tout d’abord le HCECM constate une certaine désaffection pour le métier militaire auquel s’ajoute un problème de fidélisation à l’institution. Il préconise donc de mieux faire connaître à la société civile le rôle des officiers et de le valoriser (recommandation 3, page 111).

Cette recommandation relève principalement du ressort des armées quand bien même beaucoup d’adhérents de l’ASAF, anciens militaires eux-mêmes, soient bien placés pour le faire.

 

Plus loin, dans son §3-3, la recommandation 11 (page 127) du HCECM préconise « d’inscrire dans la durée la sensibilisation des élèves de l’INSP (autrefois l’ENA) aux questions de défense et au monde militaire ».

C’est dans cette assertion que se trouve la défaillance impardonnable, voire la faute grave de l’État régalien. Comment admettre que de futurs hauts fonctionnaires français ne reçoivent aucune formation ni aucune instruction sur les Armées, leurs moyens, leurs missions et leur fonctionnement ?

L’indépendance de la France et la crédibilité de sa politique extérieure sont étroitement liées à ses capacités militaires.

Déjà dans son 13ème rapport en 2017, le HCECM avait relevé cette grave lacune. Manifestement, cela n’a pas été suivi d’effet et on peut craindre que ce soit encore le cas 6 ans plus tard alors que des bruits de bottes résonnent maintenant de plus en plus fort en Europe et dans le monde.

 

Sans pour autant se substituer au pouvoir régalien, l’ASAF peut prendre sa part dans la sensibilisation des élites concernant cet indispensable esprit de défense de la Nation dont les armées sont le dernier maillon et le bras exécutif.

D’autant plus que dans son rapport de synthèse 2023 (p.13), le HCECM « recommande aux forces armées de maintenir un lien formel avec les officiers ayant quitté l’institution qui le souhaitent par l’organisation et l’animation d’un réseau national, voire territorial, structuré ». (recommandation 14).

Quelle association serait mieux à même que l’ASAF pour remplir ce rôle ?

Elle a déjà les hommes, le réseau et les structures en place.

L’ASAF est prête à mettre son organisation à la disposition des décideurs politiques et militaires ; encore faudrait-il qu’ils en manifestent le souhait.

 

La rédaction de l’ASAF
Le 25/09/2023