LETTRE OUVERTE : "Monsieur le Président, ne touchez plus à cette mémoire"

Posté le samedi 01 février 2020
LETTRE OUVERTE : "Monsieur le Président, ne touchez plus à cette mémoire"

Modérez vos paroles, monsieur le Président

 

Cessez comme vous le dites vous-même de « tourner autour » d’une douleur encore enchevêtrée dans nos banlieues. Il est des souffrances et des mémoires qui doivent être laissées en paix. Chaque fil que vous tirez est une blessure.

 

Seul le silence peut les apaiser. Il n’est pas un oubli. Juste un recueillement. Un respect et une prière.

 

La vie et l’espoir sont de puissants instincts. Ils se suffisent à eux-mêmes. Nul besoin de les fouetter pour les faire vivre. Ils renaissent par l’exemple et l’action. La parole repentante, surtout lamentée de l’étranger, est une humiliation et une souffrance.

 

Quand elle s’égare dans des comparaisons empoisonnées, elle prend le risque de réveiller de très anciennes et très sombres rancœurs qui brisent les énergies et brûlent l’espérance.

 

Ne touchez plus à cette mémoire, Monsieur le Président. Vous n’imaginez pas à quel point vos paroles manquent de vastes parties de l’image. Une infinité de connivences, de complicités et d’affections toujours présentes. Elles sont les fragiles et délicats ferments de la cohésion nationale.

 

La stigmatisation univoque les ravage aussi sûrement qu’un brasier.

 

Général (2s) François TORRES
Phnom-Penh, le 28 janvier 2020.

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr