LIBRE OPINION de Georges Krantz sur le choix de Jean Zay, adressée au Sous-Préfet de l’Arrondissement de Molsheim

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Posté le dimanche 19 avril 2015
LIBRE OPINION de Georges Krantz sur le choix de Jean Zay, adressée au Sous-Préfet de l’Arrondissement de Molsheim

Le 24 Mars 2014

Monsieur le Sous-Préfet,

Dans un discours prononcé le 21 février 2014 au Mont Valérien en hommage à la Résistance, le Président de la République a fait part de son intention de faire monter au Panthéon Pierre Brossolette, Geneviève de Gaulle-Anthonioz, Germaine Tillion et Jean Zay.

La dernière personne pose problème. Le passé politique et son comportement pendant la Seconde Guerre Mondiale écartés, c’est un poème écrit par l’intéressé dans sa jeunesse- et jamais rejeté - qui ne passe pas car il exprime une haine féroce à l’encontre du drapeau de la Nation, symbole officiel de la République. Manifestement ce jour-là Jean Zay s’est trompé d’adversaire. Le texte incriminé est joint en annexe.

L’annonce a mis en émoi nos concitoyens, en premier le monde patriotique et combattant. Elle a créée l’émotion lors de l’assemblée générale du 1er mars 2014 de l’association des Anciens Combattants de Marlenheim & Environs dont le suis le président.

Ce choix, s’il devait se confirmer, va diviser une fois de plus la Nation alors que face à la situation générale du Pays, le mot d’ordre correct serait plutôt la recherche de la plus large cohésion possible.

Quel mauvais signal serait en effet ainsi délivré à tous ceux pour qui les couleurs nationales représentent l’essence de leur vie dans la longue tradition d’une l’histoire commune. Dans ma famille, les trois couleurs sont celles, volets calfeutrés sous l’occupation nazi, qui ont décoré un instant et en silence le sapin de Noël, ce sont celles, nous blottis dans les caves, dans l’attente fiévreuse de la Libération le 2 février 1945 à Colmar, ce sont aujourd’hui celles sous lesquelles j’ai accompli ma carrière d’officier de gendarmerie après avoir été honoré par la garde au drapeau à l’Ecole, ce sont celles sous lesquelles servent actuellement, par tradition familiale, deux autres officiers de gendarmerie dont l’un vient de rentrer d’une mission de six mois en Afghanistan, un gendarme et enfin un militaire du Train projeté au Mali avec l’Opération Serval, ce sont aussi ces couleurs acclamées follement par la population malienne à Bamako le 2 février 2013 lors de la visite du président Hollande. Ce sont enfin celles que nous hissons à la maison au mât familial lors des grandes cérémonies et commémorations.

Quel mauvais signal aussi, délivré vers ces rappeurs détestables pour leurs textes anti-français de haine raciale et de xénophobie, impunis au nom de la « liberté de création artistique », vers ceux qui sifflent et conspuent le drapeau national lors de rencontres sportives, vers ceux qui peuvent croire que brûler un drapeau est « un geste de liesse pardonnable », vers ceux – et leurs amis et soutiens - qui ont été primés par la FNAC de Nice pour un drapeau outragé, vers ceux qui ont brûlé le drapeau de la mairie de Toulouse, vers tous ceux qui un autre soir de liesse ont remplacé le drapeau national par des drapeaux étrangers, vers tous ces jeunes des banlieues et d’ailleurs, paumés et déboussolés, et qui n’en demandent pas tant.

J’ai bien entendu approuvé le communiqué du 13 mars 2014 émis par le Comité National d’Entente des associations patriotiques et du monde combattant puis j’ai pris connaissance des explications données par M. Kader Arif, ministre délégué aux anciens combattants. Ma surprise est restée grande lorsque j’ai compris que le choix de Jean Zay n’avait aucun rapport avec d’éventuels mérites personnels de l’intéressé, mêmes exceptionnels, ou qui restent à produire pour faire bonne mesure à côté de ceux qui ont été reconnus aux quelques 75 « grands hommes » - c’est peu - transférés à ce jour dans le Temple de la République. J’ai compris que le choix reposait uniquement sur des considérations politiques, les faits avancés étant à peu près ignorés par tout le monde sauf quelques initiés. A ce compte ce sont des centaines et de personnes transférables mais le Panthéon aura alors perdu son sens originel. Ce serait vraiment dommage.

Si cela devait pourtant être, je regarderais dorénavant le drapeau national - symbole de la Nation et de la République - autrement.

Je vous prie de croire, Monsieur le Sous-Préfet, à toute ma considération.

Lt-colonel (er) Georges Bernard Krantz

Président des Anciens Combattants UNC de Marlenheim & Environs

 

 

 

 

 

 

 

Monsieur Mohamed Saadallah

Sous-Préfet de l’Arrondissement de Molsheim

1, route de Mutzig

BP 85180

67125 – Molsheim

Source : Georges Krantz