LIBRE OPINION du Colonel (er) Jacques HOGARD : Le scandale du Kosovo à l'Unesco.

Posté le lundi 09 novembre 2015
LIBRE OPINION du Colonel (er) Jacques HOGARD : Le scandale du Kosovo à l'Unesco.

L'Unesco doit se prononcer ce 9 novembre sur la demande d'admission du Kosovo en son sein. Le colonel Jacques Hogard qui a commandé les forces spéciales françaises lors la guerre contre les Serbes souligne que le Kosovo est un Etat fantoche qui n'est pas reconnu par l'ONU.


Le 9 novembre 2015, sur proposition de l'Albanie (ce détail n'est pas neutre), l'UNESCO devrait se prononcer sur la demande d'admission en son sein, en tant qu'«état-membre», de la soi-disant «république du Kosovo».
Cette dernière n'est pourtant pas reconnue par l'ONU, dont la Résolution 1244, de juin 1999, toujours en vigueur, rappelle clairement l'appartenance du Kosovo à la République de Serbie.
Mais elle s'est de fait détachée par la force en 1999 lorsque l'OTAN l'a arrachée à la Serbie au terme d'une campagne d'intenses bombardements aériens de mars à juin, et surtout elle a autoproclamé unilatéralement son indépendance en 2008, que certains pays, dont la France hélas, se sont alors un peu hâtivement empressés de reconnaître.

Le Kosovo devrait pourtant faire réfléchir les Européens.

Sur ce territoire grand comme un grand département français, que les Serbes considèrent à juste titre comme le cœur historique, spirituel, culturel et identitaire de leur nation, la population serbe, de majoritaire qu'elle était encore à la veille de la seconde guerre mondiale, est progressivement devenue minoritaire sous le triple effet de la politique délibérément pro-albanaise menée par le régime communiste du Croate Tito, de la démographie (les familles serbes, chrétiennes , monogames, comptant de moins en moins d'enfants pour en arriver à deux ou trois maximum par famille, tandis que les familles albanaises, musulmanes, polygames, comptent de l'ordre de cinq à six enfants par épouse…), et enfin, bien sûr, de la guerre et de l'épuration ethnique qui s'en est suivie (Des centaines de milliers de Serbes ont quitté ainsi la province arrachée à l'administration serbe en 1999 puis proclamée «indépendante» en 2008 par la guérilla islamo-albanaise installée au pouvoir par l'OTAN, avec le soutien de l'Union européenne et des monarchies pétrolières du Golfe).

Le Kosovo - de son vrai nom le Kosovo et Métochie, car ce que les Occidentaux appellent Kosovo recouvre en fait l'ensemble des territoires constitués par le Kosovo proprement dit (partie orientale de la province) et par la Métochie, la «Terre d'Eglise» (partie occidentale de la province) - est un résumé de l'Histoire de la Serbie dont il constitue le berceau.

En son centre se trouve le lieu-dit Kosovo Polje, «le Champ des Merles», théâtre historique de la formidable bataille qui le 15 juin 1389 a opposé la Chevalerie serbe menée au combat par le Prince Lazar, aux Turcs mahométans du sultan Mourad. Cette bataille trop vite annoncée comme victorieuse du côté chrétien - est alors célébrée comme telle jusqu'à Paris, dont les cloches de la Cathédrale Notre Dame sonneront à toute volée en l'honneur des Héros serbes. Elle marquera en fait le début de la domination ottomane dont le joug s'exercera de longs siècles sur la nation serbe.

Néanmoins les collines et les plaines du Kosovo et de Métochie sont couvertes d'églises, de chapelles, de monastères, grands ou petits…quelques 1300 au total, qui rappellent à la nation et aux peuples serbes leurs racines chrétiennes et héroïques.

Faire table rase du patrimoine culturel serbe

Les Albanais qui progressivement s'efforcent avec opiniâtreté de remplacer les Serbes, ont très bien compris depuis longtemps tout l'intérêt qu'ils avaient à faire du passé table rase et à accompagner leur départ de la destruction par tous les moyens de ce formidable Patrimoine archéologique, culturel et religieux.

L'UCK, la rébellion islamo-mafieuse installée au pouvoir suite à la guerre menée contre la Serbie par l'OTAN en 1999, n'a de cesse de chasser jusqu'à la moindre trace du passé chrétien et serbe de la province.

Près de 300 églises et monastères ont ainsi été déjà détruits en 15 ans.

Et tout récemment, les monastères orthodoxes se sont vus frapper par une «loi» inique d'expropriation des 2/3 de leurs terres. Or celles-ci et leur libre exploitation sont la condition du maintien des communautés monastiques qui vivent de leurs produits.

On voit bien que le seul objectif du «gouvernement kosovar» est d'obtenir le départ des derniers moines et moniales serbes du Kosovo et Métochie, préalable indispensable à l'aboutissement de la politique de déchristianisation et de «déserbisation» définitive qu'il entend mener avec le concours de l'Union Européenne et des Monarchies du Golfe (Dans le même temps, pour une église ou pour un monastère détruits, sont construits deux à trois minarets wahabbites!).

Mais le pouvoir de fait, les responsables de l'UCK tiennent, un peu à la manière de Tariq Ramadan, un double discours: rassurant et tolérant pour les opinions occidentales, parfaitement déterminé et de nature totalitaire sur le terrain vis-à-vis des minorités, où, une fois encore il s'agit de parachever définitivement le nettoyage ethnique commencé en 1999.

Mais il s'agit toutefois de le faire plus intelligemment que par le passé!

Il ne faudrait pas, par exemple, rééditer les pogroms des 17 et 18 mars 2004, durant lesquels, sous les yeux complices de la K-FOR, la force d'occupation de l'OTAN au Kosovo et Métochie, quelques 35 sites religieux, dont 18 très anciens, à la valeur inestimable, ont été profanés, incendiés, pillés et détruits.

En deux jours, ces exactions se sont accompagnées alors de la mort de plusieurs dizaines de Serbes, hommes, femmes et enfants, de sérieuses blessures infligées à un millier d'entre eux, des départs forcés de plusieurs milliers d'habitants serbes (6 villes et 10 villages ont alors été ethniquement nettoyés), des profanations de nombreux cimetières orthodoxes, de la destruction d'un grand nombre de registres de l'état-civil qui tous témoignaient bien sûr de l'existence séculaire des Serbes au Kosovo et Métochie.

Le déchaînement de la barbarie de l'UCK avait alors provoqué la réprobation générale, y compris des autorités de l'OTAN à Naples et de certaines ONG européennes traditionnellement anti serbes et pro albanaises.

Une aubaine pour l’UCK

Aujourd'hui une admission à l'UNESCO serait une aubaine pour la dédiabolisation de l'UCK. Elle lui permettrait à très bon compte de se draper des apparences de la vertu et des oripeaux de l'honorabilité alors même que sa nature terroriste et mafieuse est inchangée et son but également: faire table rase du passé ancien du Kosovo serbe et chrétien!

Cela lui permettrait en outre de mettre la main sur des crédits de l'UNESCO dont il ne fait guère de doute qu'ils ne serviront pas le moins du monde à l'entretien du patrimoine serbe au Kosovo mais iront plutôt en priorité enrichir la clique au pouvoir à Pristina.

L'admission de cet état fantoche serait enfin un camouflet infligé à l'ONU qui n'a jamais cessé de reconnaître l'appartenance du Kosovo à la Serbie et qui serait ainsi ridiculisé par sa propre filiale chargée des questions d'éducation, de science et de culture!

Mais à qui donc les instances dirigeantes de l'UNESCO sont elles censées rendre compte de leurs décisions?

 

Jacques HOGARD
Colonel (ER) et chef d’entreprise

 

Le colonel (ER) Jacques Hogard a commandé le groupement interarmées des forces spéciales qui ouvre la voie à la Brigade Leclerc en Macédoine, puis au Kosovo, en 1999 lors de la guerre du Kosovo. Sa décision de porter secours aux communautés monastiques en danger et de protéger les monastères orthodoxes, notamment celui de Devič victime en juin 1999 des pires exactions de la part des rebelles albanais de l'UCK, lui vaudra la remise de la plus haute distinction de l'Église serbe orthodoxe, l'ordre de Saint Sava.
Il a écrit
L'Europe est morte à Pristina (Hugo Doc, 2014), ouvrage dans lequel dénonce la politique occidentale et en particulier française dans la guerre du Kosovo.

 

 

Légende photo : Un prêtre orthodoxe serbe arrive à l'église de St Stefan dans le village de Brezovica au Kosovo, un matin de janvier 2014 - Crédits photo : VISAR KRYEZIU/AP

Source : FIGAROVOX/TRIBUNE