LIBRE OPINION : La Libye, un péril grandissant

TTU - Stratégie et politique- 11 décembre 2014.
En Libye, les milices islamistes contrôlant la plus grande partie de la Tripolitaine ont récemment opéré des mouvements en diverses zones frontalières, rapportent des observateurs locaux.
Les brigades d’Okbat ben Nafeh et de Hittin, le groupe Jound al-Islam et Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) constituent notamment une menace pour l’Algérie et la Tunisie. Ce dernier pays s’inquiète également de la présence du groupe Ansar el-Charia dans la localité de Sebrata, non loin de ses frontières, ce groupe djihadiste, dirigé par Seifallah Ben Hassine (alias Abou Iyadh), étant également implanté à Tripoli et Misrata, ainsi qu’à Derna (Cyrénaïque). Ses effectifs s’élèveraient à quelque 2 000 hommes sur le territoire libyen, certains ayant combattu en Syrie et en Irak.
Les autorités tunisiennes redoutent de voir ces groupes terroristes s’infiltrer sur leur territoire, alors que certains ont annoncé leur ralliement à l’Etat islamique. Des craintes partagées par Alger. Les forces tunisiennes et algériennes ont donc renforcé leurs positions le long des frontières libyennes, creusé des tranchés et levé des tas de sable autour des postes de surveillance.
A l’aide de véhicules blindés de transport de troupes, l’armée algérienne, équipée de chars, d’artillerie lourde et de systèmes antichars et antiaériens, a déployé quelque 50 000 soldats, pour contrecarrer l’infiltration de groupes armés liés à AQMI ou à l’Etat islamique ou des attaques par voie aérienne.
A noter qu’à la fin du mois dernier, AQMI a brouillé les systèmes de communications militaires dans les zones frontalières, durant cinq jours, à l’aide de matériel d’origine américaine pris à l’armée libyenne dans la base Tamenhant, à proximité de Sebha, en mars 2014.