LIBRE OPINION : La présence française renforcée dans le nord du Mali

Posté le dimanche 26 octobre 2014
LIBRE OPINION : La présence française renforcée dans le nord du Mali

Face à la recrudescence des attaques de djihadistes, de nouvelles dispositions vont être prises dans la région nord du pays et au Niger.

Pour contrer la résurgence des groupes djihadistes qui avaient été chassés, la France a commencé à renforcer son action, a annoncé vendredi Jean-Yves Le Drian, en visite à Dakar.

Le ministre français de la Défense a attribué la recrudescence des attaques des djihadistes dans le nord du Mali à « une volonté de ces groupes de revenir sur la défaite que les forces françaises leur ont infligée », en référence à l'opération Serval, lancée en janvier 2013. « Il ne faut pas laisser le mal revenir. Il y a le rôle de la Minusma (Mission de l'ONU au Mali) qui doit être de bien tenir l'ensemble du territoire malien », a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue espagnol Pedro Morenes à la base militaire française de Dakar. « Il y a aussi la responsabilité de la France, c'est la raison pour laquelle le président de la République (François Hollande) a souhaité que nous renforcions notre effort au nord du Mali. Nous avons commencé à prendre des dispositions pour nous renforcer dans cette région », a-t-il affirmé.

Opérations au nord du Niger.

La France mène des opérations dans la région pour contrer le regain djihadiste, a indiqué jeudi, sous le couvert de l'anonymat, un responsable du ministère français de la Défense, sans autre précision. « Mais il n'y a pas que le Nord-Mali, le risque, c'est l'ensemble de la bande sahélo-saharienne. Nous avons aussi l'intention de mener à bien les opérations contre le terrorisme au nord du Niger en accord avec les autorités nigériennes et au nord du Tchad en accord avec les autorités du Tchad », a souligné Jean-Yves Le Drian. Le ministre français a rendu hommage à l'Espagne, dont un détachement de transport aérien opère à partir de la base française de Dakar sur l'ensemble de la zone du Sahel et qui prend vendredi le commandement de la Mission européenne de formation de l'armée malienne à Bamako (EUTM Mali), qui comprend 600 membres du personnel. « L'Espagne est pour la France un partenaire solide, réactif, depuis le lancement de l'opération Serval », s'est-il félicité. « Nous avons les mêmes valeurs, la même perception des menaces, de nos relations avec les pays d'Afrique. Nous sentons bien que les menaces terroristes mettent en cause la sécurité de nos deux pays », a-t-il ajouté. Le ministre de la Défense devait ensuite se rendre au Mali dans l'après-midi.

Auteur : AFP Source : le Point (Sélectionné par l’ASAF www.asafrance.fr)

Avis de l’ASAF

Les effectifs militaires français déployés au Mali (1 241 000 km2) s’élevaient à plus de 4 000 au plus fort de l’opération « SERVAL » (janvier 2013-juillet 2014).
Les effectifs engagés aujourd’hui dans l’opération « BARKHANE »,  qui s’étend sur plus de 5 millions de km2 (superficie des 5 pays de la bande sahélo saharienne), ne sont plus que de 3 000 hommes ; l’insécurité revient inévitablement !

Il est donc nécessaire et urgent de renforcer le dispositif actuel tant pour contrôler les mouvements dans une zone vaste comme 9 fois la France que pour mener des opérations ponctuelles de destruction des groupes de terroristes islamistes.

Affirmer que la douzaine de détachements de soldats européens pourront former les bataillons de l’armée malienne en quelques semaines relève de la désinformation.Il faudra des années pour reconstruire et forger une armée malienne solide. Cela ne sera possible que si la formation est le fait de cadres français connaissant et aimant ce pays et non par des contingents provenant de pays peu familiers de l’Afrique.  

La France est donc durablement engagée et en nombre en Afrique subsaharienne si elle veut apporter et maintenir la sécurité dans ces régions déstabilisées. Il faut que l’action militaire s’inscrive dans une véritable vision politique L’action militaire seule, contribue au rétablissement de la paix, mais ne pourra jamais apporter de réponse durable à des problèmes politiques.

Henri Pinard Legry

Président ASAF

Source : Le Point