LIBRE OPINION : Un nouveau modèle d'organisation à l'étude pour l'armée de Terre

Posté le dimanche 21 décembre 2014
LIBRE OPINION : Un nouveau modèle d'organisation à l'étude pour l'armée de Terre

Une armée articulée autour de trois « piliers »les forces spéciales, les forces conventionnelles et la défense du territoire national: le chef d'état-major de l'armée de Terre, le général Jean-Pierre Bosser, a affirmé jeudi travailler sur ce nouveau modèle de défense.

 « Les menaces ont considérablement évolué depuis le dernier Livre blanc en 2013 », des défis jihadistes au retour des tensions en Europe de l'Est, a-t-il expliqué lors d'une rencontre avec des journalistes.

 Des « fonctions incontournables » émergent parallèlement, que ce soit l'aérocombat -"plus une action ne se fait sans hélicoptères"- le renseignement ou les forces spéciales qui "finalisent des actions", a noté le général Bosser, aux commandes de l'armée de Terre depuis septembre.

 Les trois piliers doivent remplacer l'architecture actuelle de l'armée de Terre, très éparpillée, dans laquelle nombre de régiments ont disparu en raison des contraintes budgétaires.

 La réforme vise notamment à « regrouper tout ce qui touche aux hélicoptères », support central des opérations que ce soit pour le combat ou le transport, et à rapprocher « logistique et maintenance », a indiqué l'officier.

 Plutôt que de continuer à fermer des régiments, le général Bosser propose de « mettre en sommeil » certaines unités ou escadrons afin de pouvoir « remonter ainsi en puissance » si besoin, en les réactivant.

 L'encadrement de ces unités « en sommeil » pourrait être en partie dédié à des fonctions d'instruction. Et en cas de réactivation, l'armée pourrait faire appel à d'anciens engagés.

 Le moral des troupes, entamé par des restructurations à répétition, est une composante essentielle dans cette réflexion, a insisté le général Bosser. Les effectifs de l'armée de Terre ont fondu de 250 000 hommes en 1997 à environ 110 000 aujourd'hui.

 « Je ne sais pas quel est le point de rupture de l'armée de Terre face à toutes les réformes auxquelles elle est confrontée », a-t-il souligné. « On mite les régiments, les brigades, je voudrais qu'on arrête. On est allé au bout de l'échenillage, on a des brigades déséquilibrées ».

 Le général Bosser s'est dit aussi attaché au maintien d'une « empreinte territoriale » de l'armée de Terre, qui fait vivre certaines villes, plutôt qu'à un regroupement en quelques points de l'Hexagone.
« On a une responsabilité dans ce domaine, on ne peut pas s'affranchir des contraintes socio-économiques du pays », a-t-il estimé.

Source : Auteurs : vl/prh/fm Source : AFP