LPM : Les 4 priorités annoncées pour 2024-2030

Posté le lundi 23 janvier 2023
 LPM : Les 4 priorités annoncées pour 2024-2030

 

LPM 2024-2030 : 413 milliards d’euros pour « transformer » les armées

 

Dissuasion, partenariats, haute intensité… Lors de ses vœux aux armées, le président de la République a présenté ce vendredi 20 janvier les orientations de la future loi de programmation militaire (LPM) 2024-2030. Avec un budget de 413 milliards d’euros, celle-ci a pour ambition, grâce à quatre pivots, de « transformer » les armées.

 

Cette année, les vœux aux armées du président de la République ont pris une dimension particulière, placée sous le signe de la « transformation ». Lors de son discours, prononcé sur la base aérienne 118 de Mont-de-Marsan1, Emmanuel Macron a en effet présenté, ce vendredi 20 janvier 2023, les grandes lignes de la nouvelle LPM 2024-2030. Cette dernière prendra le relais de la LPM 2019-2025 qui avait déjà été marquée par un effort significatif de « réparation ».

« La loi de programmation militaire traduit les efforts du pays en faveur de ses armées » et « ces efforts seront à proportion des dangers, c'est-à-dire considérables », a déclaré le chef de l'État. Les armées disposeront donc au total de 413 milliards d'euros entre 2024 et 2030, soit un tiers de plus que la précédente LPM (295 milliards d’euros). Selon lui, cet effort financier massif doit nous permettre « d’avoir une guerre d’avance » pour « être prêts à des guerres plus brutales, plus nombreuses et plus ambiguës à la fois ». « Après avoir réparé les armées, nous allons les transformer » car « nous devons faire mieux et différemment », a-t-il martelé, en insistant sur le terme « transformation ».

 

Quatre pivots

 

Pour le président Emmanuel Macron, cette transformation doit s’organiser autour de quatre pivots.

 

Pivot 1 : le renforcement de notre dissuasion

 

Afin d’assurer notre souveraineté, le chef de l’État compte sur le renforcement de notre dissuasion. « La dissuasion est un élément qui fait de la France un pays différent en Europe. Nous mesurons à nouveau, en analysant la guerre en Ukraine, son importance vitale. Elle mérite les efforts considérables que nous lui consacrons », affirme-t-il.

Cette souveraineté passe notamment par le renforcement des postures permanentes. « Cela suppose des capacités accrues de renseignements qui nous permettent d'anticiper les crises ou les menaces », indique le chef de l’État qui annonce l’augmentation massive « des crédits de renseignement de près de 60 % au total, avec, entre autres, le doublement du budget de la DRM2 et de la DRSD3 ».

Afin d’assurer notre capacité de résilience et plus particulièrement dans le domaine du cyber, Emmanuel Macron entend « doubler notre capacité de traitement des attaques cyber majeures ». Pour atteindre une résilience plus générale du pays, il souhaite également doubler à terme « la réserve opérationnelle (ndlr : soit 100 000 personnes environ), qui permettra de renforcer notre armée d'active et la montée en puissance d'unités nouvelles de réservistes ».

 

Pivot 2 : la préparation à la haute intensité

 

Pour Emmanuel Macron, le pivot vers la haute intensité s’illustre par notre capacité à « passer d’un modèle fait pour assurer des opérations dans des milieux où notre liberté d’action était forte, à une capacité d’évolution dans des environnements contestés (…) Nous devons être capables d’agir plus vite, d’être plus réactifs, en renforçant l’échelon national d’urgence et disposer ainsi de moyens nécessaires pour une intervention sous court préavis, même loin de la métropole. » Pour combler nos lacunes, il convient, selon le chef de l’État, de « rehausser résolument la préparation opérationnelle, renforcer la disponibilité des matériels » ou encore nous adapter à l’intensité de la menace afin de « penser et construire en conséquence nos stocks de munitions, notre logistique, notre soutien » Autre axe : « Combiner les effets militaires, grâce à la numérisation du champ de bataille », ce qui passe notamment par le combat collaboratif,  à l’instar du système terrestre Scorpion ou du Système de combat aérien du futur (Scaf).

 

Pivot 3 : la protection de nos intérêts dans les espaces communs

 

Ici, le chef de l’État entend renforcer « notre capacité à surveiller à réagir, mais aussi à prendre l'initiative, à passer de clairs messages stratégiques » dans plusieurs espaces : l'espace exo-atmosphérique, l'espace numérique et les espaces maritimes. Pour ces derniers, Emmanuel Macron tient à rappeler que la France possède la deuxième zone économique exclusive du monde grâce à ses Outre-mer et que cela « représente un immense atout », mais aussi « une immense responsabilité, y compris à l'échelle des enjeux environnementaux, climatiques, de la protection de certaines infrastructures et de nos territoires. » Le chef de l’État souhaite ainsi que « nous puissions acquérir une capacité de maîtrise des fonds marins jusqu'à une profondeur de 6 000 m, pour des raisons militaires mais aussi au titre de la protection de nos infrastructures sous-marines critiques ».

 

Pivot 4 : le renforcement des partenariats internationaux

 

Toujours dans cette volonté de transformer les armées, le chef de l’État assure que nos partenariats internationaux « ne peuvent s'envisager d'abord que dans le cadre de notre Europe » car notre sécurité dépend de celle de nos voisins. Il compte ainsi mettre l’accent sur « l'interopérabilité et bien sûr la culture stratégique commune », priorité de la Boussole stratégique adoptée en mars 2022. Emmanuel Macron est notamment revenu sur certains partenariats mis en place ces dernières années, « de la constitution d’un fonds européen de Défense, aux coopérations structurées, à l’Initiative européenne d’intervention, jusqu’à des opérations inédites comme Takuba, y compris aussi à travers des partenariats bilatéraux, comme CaMo avec la Belgique ».

Plus largement, la France doit, selon Emmanuel Macron, être en mesure « d’assurer toutes ses responsabilités en Europe et au-delà », en restant un « allié fiable » de l’Otan.  « Nous devrons être en mesure d’agir avec les Européens, à l’intérieur de l’Otan, ou en dehors de l’Alliance, et si nécessaire d’assurer les capacités de commandement qui permettront de mener ensemble une opération d’ampleur ». Pour le chef de l’État, cela implique de pouvoir déployer, dans un cadre européen, avec ou sans l’Otan, une capacité interarmées représentant jusqu’à 20 000 hommes.

 

Le discours est à retrouver en intégralité sur ce lien : https://www.youtube.com/watch?v=fNYTYOnev4g

 

1Ce fleuron de l’aviation française est notamment composée de deux escadrons de Rafale dont les militaires sont sollicités depuis l’année dernière pour la préservation de l’espace aérien européen dans le cadre du conflit en Ukraine.

2Direction du renseignement militaire

3Direction du renseignement et de la sécurité de la défense

 

Ministère des Armées
22/01/2023


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Source : www.asafrance.fr