MALI : La situation sécuritaire au Mali reste une préoccupation majeure

Posté le mardi 31 mars 2020
MALI : La situation sécuritaire au Mali reste une préoccupation majeure

Déclaration politique des gouvernements
allemand, belge, britannique, danois, estonien, français, malien, néerlandais, nigérien, norvégien, portugais, suédois et tchèque

 

La situation sécuritaire au Mali, et plus largement au Sahel, reste une préoccupation majeure. Malgré l’engagement constant des forces nationales, régionales et internationales, des groupes armés organisés ne cessent de déstabiliser de larges portions du territoire malien, et sont maintenant présents au Niger et au Burkina Faso. De récentes attaques dans la zone des trois frontières, où l’État islamique au Grand Sahara (EIGS)/Daech défie l’autorité des États sahéliens, ont contraint les autorités régionales et la communauté internationale à accentuer leurs efforts dans cette zone.

Par ailleurs, la situation humanitaire se dégrade progressivement. De nombreux habitants ont été contraints de fuir leur domicile et de se réinstaller ailleurs du fait de la menace terroriste. Les attaques de groupes armés organisés menant des activités terroristes ont d’ores et déjà coûté la vie à de nombreux civils, mais aussi aux forces nationales et internationales. Cette situation coûte cher en souffrances humaines. Elle met aussi en lumière la nécessité de garantir le respect des droits de l’homme et du droit humanitaire international dans la région.

Une approche intégrée robuste est nécessaire pour inverser les tendances négatives actuelles et traiter les causes profondes de l’instabilité au Mali et dans la région du Sahel. Renforcer la sécurité permet de créer les conditions nécessaires au développement du Mali, à l’amélioration de la gouvernance et au respect de l’État de droit, qui sont, à leur tour, nécessaires pour parvenir à une paix durable. Il est essentiel que les gouvernements, la société civile et les populations locales s’approprient ces efforts et les mènent de concert. Stopper l’influence des groupes armés organisés menant des activités terroristes sur le terrain afin de soutenir efficacement les efforts des partenaires sahéliens est également crucial pour l’Europe. La solidarité et la coopération avec les gouvernements régionaux sont nécessaires si nous voulons protéger la sécurité et les intérêts à la fois de l’Europe et du Sahel.

Afin de contrer et de réduire la résilience des terroristes, mais aussi d’accompagner les efforts de l’opération Barkhane et de la Force conjointe du G5 Sahel, une réponse efficace et adaptée est d’une importance vitale.

L’engagement au Sahel doit être cohérent et implique des efforts dans les domaines de la sécurité, de la gouvernance, du développement et de l’humanitaire. La « Coalition pour le Sahel » servira de cadre à l’engagement stratégique et politique aux côtés du Sahel, soulignant le fait que des efforts complémentaires doivent être poursuivis dans les autres piliers. À la demande des autorités maliennes et nigériennes, L’ALLEMAGNE, LA BELGIQUE, LE DANEMARK, L’ESTONIE, LA FRANCE, LA NORVÈGE, LES PAYS-BAS, LE PORTUGAL, LA RÉPUBLIQUE TCHÈQUE, LE ROYAUME-UNI ET LA SUÈDE soutiennent politiquement la création d’une task force, intégrée au commandement de l’opération Barkhane, visant à lutter contre les groupes terroristes dans la région du Liptako. Dénommée Takuba, cette task force sera principalement composée de forces spéciales européennes soutenues par des moyens essentiels fournissant un haut niveau d’autonomie. Elle conseillera, assistera et accompagnera les forces armées maliennes, en coordination avec les partenaires du G5 Sahel, la mission de l’ONU (MINUSMA) et les missions de l’UE (EUTM Mali, EUCAP Mali et EUCAP Niger), en s’appuyant pour ce faire sur une base légale robuste conforme au droit international.

Nous saluons toutes les contributions, comme celles déjà annoncées par LA BELGIQUE, LE DANEMARK, L’ESTONIE, LA FRANCE, LES PAYS-BAS ET LE PORTUGAL, ainsi que la contribution envisagée de la SUEDE (processus de validation parlementaire en cours), et appelons à des engagements supplémentaires en faveur de cet effort européen commun qui vise à renforcer la sécurité, la gouvernance, le développement et le respect des droits de l’homme au Mali et dans la région, mais aussi à accroître la sécurité internationale.

La Task Force Takuba devrait atteindre sa capacité opérationnelle initiale (IOC)à compter de l’été 2020 et sa pleine capacité opérationnelle (FOC) début 2021. La Task Force Takuba pourra, de par sa structuration, agir rapidement et s’adapter face à l’évolution de la menace représentée par les groupes terroristes. Elle jouera un rôle clé dans l’autonomisation rapide des forces armées locales.

 

Ministère des Armées

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr