MARINE NATIONALE : Frégates de défense et d’intervention (FDI)

Posté le mercredi 28 juillet 2021
 MARINE NATIONALE : Frégates de défense et d’intervention (FDI)

Extrait d’audition devant 
la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale 
de l'Amiral Pierre VANDIER 
Chef d’état-major de la Marine 
16 juin 2021

 

(…) M. Jean-Charles Larsonneur. Mme la ministre des Armées a annoncé la commande avancée de deux frégates de défense et d’intervention. Conformément à la loi de programmation militaire, cinq FDI seront en service à l’horizon de 2030, pour atteindre le format de quinze frégates, si l’on inclut les deux frégates de défense aérienne de type Horizon et les huit FREMM. Or l’offre française à la Grèce pour la modernisation de sa composante frégates porte notamment sur la construction de quatre unités de type FDI, dont trois en Grèce ; une première livraison aurait lieu début 2025. Pour ce faire, on envisagerait de puiser sur la chaîne de production des FDI commandées par la marine française : l’une des FDI en construction serait destinée à la marine hellénique. Par ailleurs, dès 2022, la marine française pourrait céder à la Grèce le Jean Bart, conçu pour la lutte antiaérienne, et le Latouche-Tréville, spécialisé dans la lutte anti-sous-marine. Dans l’hypothèse où la Grèce retiendrait l’offre française, le format de quinze frégates pourrait-il être tenu ?

(…) M. l’amiral Pierre Vandier. 

La décennie en cours est importante car marquée par l’achèvement du renouvellement du segment frégates. Le format des quinze frégates de premier rang est aujourd’hui tenu grâce à cinq frégates légères furtives (FLF) qui commencent à vieillir et dont la valeur militaire est nettement insuffisante, car faiblement équipées en moyens anti-sous-marins (ASM) et d’autodéfense.

L’avancement du programme des FDI bénéficie du fait que les prospects en matière d’exportation vers la Grèce ne se sont pas encore concrétisés. La livraison de la deuxième FDI a été avancée mais si l’exportation a lieu, ce sera un bâtiment grec, et l’on reprendra le calendrier initial de livraison. Naval Group s’étant mis en situation de produire un bateau tous les neuf mois, une frégate peut être livrée à la France tous les dix-huit mois. Si l’exportation vers la Grèce ne se fait pas, l’outil industriel produira à la bonne cadence et nous aurons au moins les trois premières frégates plus vite.

S’agissant des FDI, il est en effet dommage de ne pas avoir intégré les capacités de guerre électronique que vous évoquiez. Cela relève d’un choix budgétaire : lors du lancement du programme en fin de la LPM précédente, l’ajout de ces capacités n’entraient pas dans l’enveloppe financière. Il a donc été décidé de les inclure dans le programme visant à faire évoluer les frégates, ce qui conduit à reporter à 2026 l’ouverture de la ligne budgétaire qui permettra de les financer. De la même façon qu’il est beaucoup plus coûteux de faire installer a posteriori un radar de recul sur une voiture que de choisir un véhicule déjà équipé en série, programmer de telles dépenses sur une dizaine d’années, en raison de contraintes budgétaires qui peuvent paraître mineures, se révèle en définitive beaucoup plus onéreux pour l’Etat.

D’une façon générale, la mécanique consistant à réduire les cibles et à reporter les commandes se traduit, sur dix ans, par des consommations de crédits beaucoup plus élevées.

 

Amiral Pierre VANDIER
Chef d’état-major de la Marine
Extrait d’audition devant la Commission de la Défense de l’Assemblée nationale
16 juin 2021

Source photo : Marine Natioanle

 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
Retour à la page actualité

Source : www.asafrance.fr