CLIMAT : Avertir les armées face aux défis du réchauffement climatique 

Posté le samedi 18 mars 2023
CLIMAT : Avertir les armées face aux défis du réchauffement climatique 

Sigem 2023 : Les armées face aux défis du réchauffement climatique

 

Le Séminaire interarmées des grandes écoles militaires s’est poursuivi, ce mardi 14 mars, avec une journée marquée notamment par l’intervention de Nicolas Regaud, conseiller climat du major général des armées et chef du Secrétariat permanent Climat & Défense, sur les conséquences du réchauffement climatique pour le ministère des Armées. Plusieurs élèves-officiers ont réagi à ces propos.

 

« Les armées sont directement concernées par le changement climatique qui amplifie notamment les risques et les menaces. Cela va entraîner une sollicitation accrue de nos forces. » Nicolas Regaud dresse un constat sans concession, devant les quelque 600 élèves-officiers venus l’écouter. L’orateur n’élude aucune problématique. « Le changement climatique a des conséquences sur tout le spectre des armées. La fonte des glaces, par exemple, rend la zone arctique plus accessible et donc entraîne une certaine remilitarisation de la région », prévient-il en fixant l’assistance.

Plus globalement, le changement climatique a des répercussions multiples : politiques, humanitaires et sanitaires, entre autres. « L’accès à l’eau potable, mais aussi aux différentes ressources, alimente les tensions et les mouvements de population. Les armées doivent s’y préparer », alerte le spécialiste du climat.

Les nombreux élèves-officiers présents dans la salle sont concernés par le changement climatique.

« Il va falloir composer avec la montée des eaux, la sécheresse et les phénomènes climatiques extrêmes. Néanmoins, ce n’est pas intrinsèque aux armées. La prise de conscience concerne tout le monde » Aspirant Brieuc Élève à l’École navale

La nécessité de faire preuve de « résilience » est revenue plusieurs fois dans les débats, au moment d’évoquer les meilleurs moyens de parer aux nombreux défis climatiques. Cette capacité ne s’acquiert cependant pas si facilement et demande une volonté inébranlable. « Il faut assurer la résilience des combattants, des infrastructures et des équipements pour être en mesure de conduire des opérations en tous lieux et en toutes circonstances, malgré un contexte environnemental de plus en plus contraignant. Cette nouvelle donne est valable aussi bien pour le “grand chaud” que pour le “grand froid” », rappelle Nicolas Regaud en évoquant la stratégie ministérielle « Climat et Défense », publiée en avril 2022.

La réponse passera également par une coopération pleine et entière avec nos partenaires, car le changement climatique n’épargne aucune région du monde.

« Les armées ont conscience de l’enjeu climatique et n’hésitent pas à coopérer avec d’autres pays. Grâce à la force du groupe - Europe ou Otan par exemple-, il est possible d’obtenir des leviers d’action pour affronter des catastrophes extrêmes » Aspirant médecin Bastien. Élève à l'École de santé des armées

Pour le sous-lieutenant Quentin, élève à l’École nationale supérieure des ingénieurs de l’infrastructure militaire, il est aussi nécessaire d’adopter un autre logiciel au niveau capacitaire, afin de limiter notre impact environnemental.

« Nous avons surtout besoin d’une rupture comportementale. Dès la conception des bâtiments et des infrastructures, il faut réfléchir à une nouvelle approche dans leur utilisation, afin de les rendre plus économes en énergie. » Sous-lieutenant Quentin Élève à l’École nationale supérieure des ingénieurs de l’infrastructure militaire

« Nous sommes dans une dynamique, il faut la poursuivre », s’exclame Nicolas Regaud avec une touche d’optimisme, pour conclure son intervention.

 

Ministère des Armées
16/03/2023


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Source : www.asafrance.fr