16 NOVEMBRE 2019. Message aux barbares : la République est incassable !

Posté le lundi 18 novembre 2019
16 NOVEMBRE 2019. Message aux barbares : la République est incassable !

Le 1er décembre 2018,vingt jours après avoir vu commémorer sous ses voûtes, en présence de 80 chefs d’état ou de gouvernement étrangers, le centenaire de la victoire de 1918 au prix de plus de 1 400 000 morts et 4 670 000 blessés, l’Arc de Triomphe, monument sacré car il  n’est autre que l’écrin grandiose du tombeau du Soldat inconnu, était violé, saccagé, défiguré en même temps que la République était bafouée.

Le 16 novembre 2019, à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la descente dans la rue de ceux qui portaient alors des gilets jaunes mais qui, ce jour-là, étaient plutôt revêtus de noir, c’est le monument consacré à la mémoire du maréchal Juin et à ses frères d’armes de la campagne d’Italie au cours de la Seconde Guerre mondiale qui, place d’Italie à Paris, a été vandalisé et pratiquement détruit.

Dans les deux cas, les casseurs ont été filmés longuement et avec complaisance lors de l’exécution de leurs méfaits sans, d’ailleurs, qu’aucune voix parmi les journalistes ne s’élève pour tenter de les  stopper au cours des séquences diffusées.

L’Arc de Triomphe a été, nous a-t-on dit, réparé. Le monument du maréchal Juin le sera aussi sans doute. Mais, dans le  premier  cas, et ce sera certainement aussi la même chose pour le second, la réparation et, surtout, la remise à la disposition du public du monument, s’est faite dans la plus grande discrétion pour ne pas dire en catimini.

Pour bien marquer la continuité de la République et de ses symboles, en particulier ceux qu’elle consacre à l’hommage qu’elle rend aux plus méritants de ses enfants et qui ne peuvent être atteints dans leur essence par des barbares, la remise en état de ses monuments atteints dans ces conditions devrait être suivie d’une véritable « réinauguration ». C’est avec solennité que devrait être ainsi démontré aux citoyens que la République ne peut en aucun cas être affaiblie ou perturbée dans son fonctionnement par de tels actes de vandalisme et que sa capacité de résilience est telle que nul obstacle ne peut venir à bout de son unité et de son indivisibilité, bref qu’au contraire des pierres qui la représentent, elle est incassable.

Les réparations effectuées, des cérémonies de réouverture des sites devraient être organisées et largement médiatisées afin d’offrir au public autant d’images et de temps d’antenne que lors de leur destruction.

Un ancien des Forces Françaises Libres me racontait un jour que, ayant rejoint le général de Gaulle à Londres et se trouvant dans cette ville pendant le Blitz ([1]), il avait été surpris et admiratif de constater, le matin, que le laitier avait déposé, y compris devant le seuil des maisons détruites durant la nuit et devenus des tas de gravats sous lesquels se trouvaient sans doute des victimes, la traditionnelle bouteille de lait. Le symbole était clair : vous pouvez nous frapper toutes les nuits mais vous ne nous empêcherez pas de continuer à vivre et à vous combattre et nous vous vaincrons.

Devant chacun de nos monuments détruits par les barbares déposons intellectuellement une bouteille de lait. Reconstruisons-les dans les meilleurs délais, redonnons leur leur lustre et leur grandeur, inaugurons les à nouveau comme lors de leur première livraison au public. Comme à Londres en 1940 et 1941, faisons passer le message aux ennemis de la République : vous ne l’empêcherez pas de continuer à vivre, vous ne gagnerez pas le combat contre elle, c’est elle qui vous vaincra.

 

 Gilbert ROBINET
Secrétaire général de l’ASAF

 

[1] Blitz : campagne de bombardements contre le Royaume-Uni et, singulièrement, sa capitale, menée par la Luftwaffe du 7 septembre 1940 au 21 mai 1941 et qui constitue la phase principale de la Bataille d’Angleterre.

 

Diffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr