NUMERIQUE dans la Santé : Emmanuel MACRON donne le coup d'envoi du «Paris Santé Campus» du Val-de-Grâce

Posté le jeudi 01 avril 2021
NUMERIQUE dans la Santé : Emmanuel MACRON donne le coup d'envoi du «Paris Santé Campus» du Val-de-Grâce

Emmanuel Macron a confirmé vendredi le lancement du vaste projet sur la santé numérique «Paris Santé Campus», un centre public-privé qui veut faire de la France le «leader mondial» dans ce secteur-clé et qui sera installé dans l'ex-hôpital du Val-de-Grâce.

Lors d'une visite à l'Institut hospitalo-universitaire Imagine de l'hôpital Necker, le chef de l'État a exposé ce projet, au côté des ministres Olivier Véran (Santé) et Frédérique Vidal (Recherche). Il sera doté initialement de 400 millions d'euros. Il structurera une filière de recherche numérique dans la santé, y compris d'intelligence artificielle, dans un lieu unique qui favorisera des rencontres interdisciplinaires, «autour de la machine à café».

Regroupement de structures

Installé au départ dans un lieu provisoire, il regroupera des spécialistes de nombreuses structures publiques et privées : Inserm, CNRS, AP-HP, Agence du Numérique du ministère de la Santé, Paris Sciences et Lettres, INRIA, Health Data Hub, Sanofi, Dassault System, France Biotech et des start-up, entre autres. Le campus réunira des activités de formation et de recherche et servira de pépinière pour des start-up.

Ses travaux devraient porter notamment sur les bio-productions, comme les thérapies géniques et les nouveaux vaccins à ARN, actuellement en pointe de la lutte contre le Covid-19. Ce sera aussi un atout pour tenter de retrouver une souveraineté dans le domaine des données, a espéré le chef de l'État.

Exemple du rôle-clé du numérique dans la santé, a expliqué Gilles Bloch, président de l'Inserm, «une intelligence artificielle de Google a réalisé la semaine dernière une percée majeure en biologie fondamentale, permettant de passer de la séquence primaire, c'est-à-dire l'enchaînement des acides nucléiques dans une protéine, à la fonction. L'IA a résolu un mystère que tous les biologistes avaient devant eux depuis 50 ans. Mais une IA de Google, malheureusement».

«Avoir dans ce lieu plus de numérique à notre disposition sera un élan formidable pour accélérer la diffusion de cette technologie. Ça va nous permettre de faire des découvertes importantes dans les maladies infectieuses, mentales ou chroniques», s'est-il enthousiasmé.

«Mais nous avons moins de 5 ans pour prendre une position sérieuse car sinon nous aurons perdu les données, ce sera trop tard», a averti Bernard Charles, directeur général de Dassault Systèmes, un leader mondial des logiciels de santé, appelant de ses vœux une plateforme européenne. «Je tire le signal d'alarme sur la lenteur de ces décisions», a-t-il ajouté. Pour lui, «il n'est pas acceptable que ce soit les plateformes américaines qui soient utilisées pour des données souveraines».

Emmanuel Macron n'a pas en revanche évoqué la création d'une nouvelle agence de recherche sur les maladies infectieuses, qui devrait voir le jour dès janvier 2021, une décision «actée» selon l'Élysée. Hébergée dans les locaux de l'Inserm, elle regroupera l'Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) et le consortium REACting, qui coordonne la recherche sur les crises sanitaires liées aux maladies infectieuses émergentes (virus chikungunya, Ebola, Covid-19...).

«Pour être mieux armés face à l'éventuelle émergence d'une autre épidémie (...), il faut des modalités d'intervention, de réaction plus rapides», a expliqué Gilles Bloch à l'AFP. Cette nouvelle agence, dont le nom n'est pas encore choisi, aura pour rôle de définir les priorités de recherche, de susciter et financer des projets et de mettre sur pied de nouveaux outils (banques d'échantillons, cohortes de patients) «qui nous permettent de faire une recherche encore meilleure», a-t-il ajouté.

Le Figaro avec AFP


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Source : www.asafrance.fr