OPERATION RESILIENCE : Communiqué de presse de la Commission de la Défense nationale et des forces armées sur les premiers retours d’expérience de la région Grand Est

Posté le mercredi 13 mai 2020
OPERATION RESILIENCE : Communiqué de presse de la Commission de la Défense nationale et des forces armées sur  les premiers retours d’expérience de la région Grand Est

L’opération Résilience dans la région Grand Est : premiers retours d’expérience. « En cas de crise, les armées mobilisent leurs moyens pour aider les Français le temps que les services publics s’organisent »

La Commission de la Défense nationale et des Forces armées de l’Assemblée nationale a auditionné en visio-conférence, jeudi 7 mai 2020, trois acteurs en charge de l’opération Résilience dans la région Grand Est :
- M. le général de corps d’armée Christian Bailly, officier général commandant la zone de défense et de sécurité Est,
- M. le médecin-chef des services hors classe Jacques Escarment, chef de l’élément militaire de réanimation de Mulhouse,
- M. le commissaire en chef de deuxième classe Antoine de Coster, du centre de planification et de conduite des opérations.

L’opération Résilience dans la région Grand Est s’est traduite par environ 150 missions au total dont 80 missions logistiques, 55 missions sanitaires et 15 de protection. Elle aura mobilisé en moyenne 400 militaires et jusqu’à 1 000 militaires à son pic, issus de 45 formations différentes. 30 000 litres de gel hydro alcoolique et 14 millions de masques ont été transportés ainsi que 120 palettes de sur blouses qui ont été rétrocédées par les armées aux agences régionales de santé (ARS).

Les armées sont intervenues dans trois domaines principaux :
- l’appui sanitaire,
- l’appui logistique et
- la protection de sites.

Sur le volet « sanitaire », 36 patients ont été évacués par six vols d’Airbus A330 équipés de kits « Morphée » (module de réanimation pour patient à haute élongation d’évacuation) et 6 autres patients ont été transférés par A400M dont 2 par un A400M allemand.
Les hélicoptères « Caïman » ont quant à eux effectué 24 rotations pour évacuer 48 patients vers ClermontFerrand, Grenoble, Toulouse, Nîmes, mais aussi l’Allemagne, la Suisse et l’Autriche. La rapidité de la mobilisation de ces hélicoptères est le résultat d’une étroite et inédite coopération entre l’armée de Terre (1er régiment d’hélicoptères de combat, section technique de l’armée de Terre, notamment) et le SAMU. Il a ainsi suffi de quatre jours, entre le 24 et le 28 mars, pour commencer les premières rotations.
L’hôpital d’instruction des armées Legouest de Metz a mis sur pied 52 lits destinés aux patients atteints du Covid-19 mais ne nécessitant pas de réanimation – soit un quart de ses capacités d’hospitalisation. Il a ainsi accueilli au total 142 patients Covid19. 17 médecins militaires sont intervenus au profit des hôpitaux civils de la région ainsi que pour participer aux évacuations sanitaires.

Le 2e régiment de dragons de Fontevraud (Maine-etLoire) et les pompiers de l’air de la base aérienne 133 de Nancy-Ochey ont réalisé les désinfections des sites ayant accueilli des patients Covid-19 et des hélicoptères.

La mise en place de l’Élément militaire de réanimation du service de santé des armées (EMRSSA) à Mulhouse a constitué un « exploit logistique ». La structure assemblée en seulement 48 heures, a accueilli ses premiers patients huit jours après avoir été « commandée » (commande le 16 mars, accueil des premiers patients le 24 mars). Elle a augmenté de près d’un tiers la capacité de lits de réanimation COVID 19 du centre hospitalier de Mulhouse. Au total, l’EMR a mobilisé 321 personnels, dont 230 du service de santé des armées (SSA) et 91 de l’armée de Terre. 47 patients ont été pris en charge pendant une durée moyenne de 15 jours, représentant au total plus de 600 jours d’hospitalisation. Le dernier patient a quitté ce jeudi l’EMR.

Sur le volet « logistique », les armées ont apporté un renfort aux ARS en matière de planification et d’organisation logistique, notamment pour les rapatriements de l’étranger et pour la gestion des flux de matériels médicaux.

Sur le volet « protection », sept sections ont été engagées pour la protection des hôpitaux de la région et deux sections pour la protection de sites sensibles comme le dépôt de l’aéroport de Vatry ou les réserves de matériel médical du Service de santé des armées à Marolles (Marne).

Face à la « pression de l’urgence », les armées ont démontré leurs capacités d’adaptation et d’innovation. C’est le « bon niveau de subsidiarité » des armées qui a permis leur forte réactivité. La coopération du ministère des Armées avec les ARS et la préfecture de zone de défense a « parfaitement fonctionné ». Il a été souligné en particulier le rôle crucial des logisticiens militaires placés auprès du Ministère des solidarités et de la Santé ainsi que les apports « précieux » du secteur privé, notamment pour passer des commandes de produits de santé (masques notamment) et réaliser du soutien logistique.

La présidente de la Commission, Françoise DUMAS, a fait part, au nom de la représentation nationale, de gratitude et de fierté envers les militaires engagés au service de la population. Selon elle, les « ponts construits avec les interlocuteurs nouveaux tels que les ARS seront très utiles dans le futur au renforcement de la cohésion et de la résilience de la Nation ». Par ailleurs, la Commission sera vigilante aux moyens consacrés au service de santé des armées, avec une attention particulière sur les capacités en anesthésie et réanimation qui sont en tension dans le milieu médical d’une manière générale.

 

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr



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Source : www.asafrance.fr