PARTENARIAT : Quels enjeux pour la France en Indopacifique ?

Posté le jeudi 01 décembre 2022
PARTENARIAT : Quels enjeux pour la France en Indopacifique ?

Indopacifique : quels enjeux pour la France ?

 

 

Le déplacement de Sébastien Lecornu, le ministre des Armées, dans la zone indopacifique a réaffirmé l’engagement de la France pour assurer la stabilité de cette région. Les éclairages de l’amiral Lucas, directeur général adjoint des relations internationales et de la stratégie du ministère des Armées.

 

Le ministre des Armées vient d’effectuer une longue tournée en Indopacifique. Pourquoi notre présence dans cette zone est-elle importante pour la défense et la sécurité de notre pays ?

Vice-amiral d’escadre Christophe Lucas : La France est directement concernée par la stabilité de cette région. Près de deux millions de nos citoyens résident dans cet espace qui comprend 90% de notre zone économique exclusive. La visite du ministre a donc confirmé, s’il en était besoin, l’importance de l’Indopacifique pour notre prospérité et celle de l’Europe. Grâce à ce déplacement, la France, puissance d’équilibres, a notamment réaffirmé son rôle de pourvoyeur de souveraineté et d’appui aux États de la région afin de contribuer à la sécurité collective.

 

Plus globalement, quels sont les enjeux de cet espace maritime ?

 

Au-delà de la sécurité de nos ressortissants, cette vaste zone recouvre la plupart des enjeux sécuritaires contemporains. La prolifération des armes de destruction massive demeure une menace croissante, comme l'illustre la prégnance de la crise nucléaire nord-coréenne. Nous sommes bien sûr concernés par la protection de nos voies d’approvisionnement et le respect de la liberté de circulation aérienne et maritime. Dans le même temps, la modernisation de l’appareil militaire chinois se poursuit et permet à Pékin d’appuyer une stratégie de plus en plus affirmée comme le décrit la Revue Nationale Stratégique.

La sécurité environnementale et la lutte contre les effets du changement climatique méritent également une attention toute particulière. Le ministère des Armées y contribue aux côtés de ses partenaires, via notre dispositif permanent de forces prépositionnées dans nos territoires ultramarins - 7 000 militaires répartis sur cet ensemble ainsi que sur nos points d’appui (Djibouti, Abou Dabi). Dans le Pacifique, nous organisons notamment chaque année un exercice majeur dans le domaine de l’assistance et du soutien aux populations après une catastrophe naturelle, l’exercice Croix du Sud. Il vise à développer nos capacités d’action et notre interopérabilité avec l’ensemble des partenaires de la zone.

Par ses déploiements réguliers dans la région, la France démontre son attachement au respect du droit international. Elle contribue par exemple à la lutte contre la piraterie maritime, les trafics illicites et la pêche illégale.  

Lors de la tournée du ministre, la France a obtenu le statut d’observateur à l’ADMM+, l’instance qui rassemble les ministres de la Défense de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean). En quoi cela va-t-il permettre de renforcer notre présence dans la zone ?

La France avait manifesté son intérêt à l’égard de l’ADMM+. Cette décision est donc une étape importante dans notre démarche de rapprochement des enceintes multilatérales régionales. Notre accession aux groupes d’experts en tant qu’observateur souligne notre engagement en faveur de la sécurité régionale et assure une meilleure visibilité auprès de nos partenaires en Asie du Sud-Est. Elle témoigne également de notre compréhension de la notion de centralité de l’Asean. Elle nous permet aussi d’accéder à des tribunes particulièrement intéressantes afin d’y diffuser nos principaux messages sans prendre parti.

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Ministère des Armées
01/12/2022

 

Source et légende de la photo : Sébastien Lecornu sur le porte-avions indien INS Vikrant, lors de sa tournée en Indopacifique. - © SCH Christian Hamilcaro/Ministère des Armées

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Source : www.asafrance.fr