PLAN VIGIPIRATE : trente ans de vigilance à l'égard du terrorisme

Posté le lundi 22 décembre 2014
PLAN VIGIPIRATE  : trente ans de vigilance à l'égard du terrorisme

Le Figaro – 22.12.2014.

Après l'attaque d'un commissariat à Joué-les-Tours par un islamiste, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a annoncé un renforcement de la vigilance face à la menace terroriste en France. Avant même les évenements tragiques du week-end, le gouvernement avait annoncé un renforcement ponctuel du dispositif Vigipirate en raison de la «sensibilité particulère des fêtes de fin d'année». En octobre dernier, le plan Vigipirate avait déjà été renforcé après les attentats perpétrés aux Etats-Unis et au Canada contre des militaires et des policiers.

Plus de trente ans de vigilance

En 1978, alors que l'Europe essuyait une vague d'attentats terroristes (Action directe, mouvements pro-palestiniens), on crée un système centralisé d'alertes organisées entre plusieurs ministères.

En 1995, année noire d'attentats du Groupe Islamique Armé algérien (attentat du RER B à Saint-Michel) ce système prend le nom de Vigipirate et devient un plan de vigilance, de prévention et protection, et de coordination entre les différents pouvoirs (Etat, ministères, collectivités territoriales) entre visant à juguler la menace terroriste en France.

De 2003 à 2014, le plan Vigipirate se constitue de de 4 niveaux, allant du jaune à l'écarlate. Il était en niveau rouge depuis les attentats de juillet 2005 à Londres. Il était passé une seule fois en mode écarlate, en région Midi-Pyrénées, en Aude et en Lot-et-Garonne, à la suite des tueries de Toulouse et de Montauban commises par Mohamed Merah. Depuis 2007, la menace terroriste en France est jugée «permanente».

Deux niveaux de vigilance

• Niveau vigilance

En février 2014, un nouveau plan Vigipirate est constitué, avec un code alerte simplifié qui ne comporte plus désormais que deux niveaux matérialisés par des logos dans l'espace public. La démobilisation des citoyens, désormais habitués au niveau rouge permanent avait conduit les pouvoirs publics à revoir le plan.

Le dispositif sera en temps normal à la vigilance. Les transports et les bâtiments publics sont particulièrement surveillés. Ce dispositif permet notamment la surveillance de lieux publics très fréquentés, l'inspection de centaines de rames de trains, la surveillance dans les transports et le contrôle des accès aux sites institutionnels. Ce plan est une posture permanente de sécurité, il concerne l'ensemble du territoire et a une durée illimitée. Au total, près de 300 mesures sont prévues à différents échelons pour contrer la menance.

Ce niveau peut être renforcé temporairement (pendant les fêtes), géographiquement (dans une région) et sectoriellement (dans les transports). Le renforcement de la vigilance se traduit principalement par: une présence accrue des forces de l'ordre sur la voie publique et des dispositifs de surveillance et de contrôle plus soutenus de la part des opérateurs de transports, des grandes enseignes de la distribution, des principales salles de spectacle et des organisateurs publics et privés d'événements festifs.

• Niveau «alerte

Ce niveau «vigilance» peut être renforcé en cas d' «augmentation ponctuelle de la menace terroriste», permettant l'adoption de mesures temporaires plus contraignantes.

En cas de menace précise, où si un attentat a déjà été perpétré, la mention «Alerte attentat» est ajoutée au logo. Le dispositif devient alors le même que celui mise en place pendant l'affaire Merah: restrictions aux grands rassemblements de personnes, mise en place de moyens de sécurité spéciaux sur certains vols ou encore mise en alerte immédiate des moyens de défense aérienne et maritime pourraient ainsi être instaurés.

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Source : Le Figaro