PROMOTION "LOUSTAUNAU-LACAU" : Qui était LOUSTANAU-LACAU ? Que penser de cette décision de la hiérarchie de refuser sa nomination ?

Posté le mardi 20 novembre 2018
PROMOTION "LOUSTAUNAU-LACAU" :  Qui était LOUSTANAU-LACAU ? Que penser de cette décision de la hiérarchie de refuser sa nomination ?

L’association L’ALLIANCE, à part la famille et proches du général LOUSTANAU-LACAU, est probablement celle qui peut porter un regard sincère et véridique sur cet homme, alors que nous entendons et nous lisons sur les réseaux sociaux et les journaux du pays plus de contrevérités désolantes que d’étude fondée.

Nous avons publié dans notre site, auquel nous nous reportons pour de plus amples détails, une biographie de cet homme.
En résumé, la voici :

Georges Loustaunau-Lacau, fils d'officier, béarnais, entre à Saint-Cyr en 1912 et fait partie de la promotion de Montmirail (1912-1914).
Lors de la mobilisation en aout 1914, sous-lieutenant, il est affecté comme officier de liaison au 332e régiment d'infanterie.

Après la guerre, il rejoint l'École de guerre, où il est le condisciple de Charles de Gaulle. Il sort en tant que major de promotion. Il appartient ensuite aux états-majors de Weygand et de Lyautey avant de devenir officier détaché à celui du maréchal Pétain entre 1934 et 1938, succédant à de Gaulle au poste d’écrivain d’état-major.

Il est l'initiateur à la fin de 1936 d'un service de renseignement anticommuniste dans l'armée, les réseaux Corvignolles, destiné à rechercher les groupes communistes dans l’armée et en informer la hiérarchie qui les dissolvait en dispersant ses membres en différents corps. En dix-huit mois, il y a eu 150 à 200 dissolutions de ce genre.

Il fonde l'Union militaire française, qui signe un "pacte anticommuniste" avec le PPF de Doriot à l'automne 1938. Loustaunau-Lacau apparaît lors de meetings du PPF début 1939, pour réclamer la dissolution du parti communiste.

Il anime aussi une société d'éditions, La Spirale, qui publie deux périodiques et où il engage Marie-Madeleine Méric. Il signe ses articles sous le pseudonyme de « Navarre », un pseudonyme qu'il utilise aussi pour les organisations qu'il anime. Il fonde fin 1938 l'Association de défense de la nation, pour demander l'interdiction du Parti communiste en France.

Il est réintégré dans l'armée en septembre 1939 puis arrêté au front, le 22 mars 1940, sur ordre de Daladier, président du Conseil, et emprisonné à la forteresse de Mutzig près d’Obernai.
Il est libéré le jour de la Pentecôte 1940, grâce à l’appui du colonel Groussard, commandant en second de Saint-Cyr en 1940. Il prend alors part à la bataille de France dans le secteur de Verdun et revendique la destruction de 22 chars ennemis par les troupes disparates sous ses ordres le 14 juin, jour où il est commotionné puis grièvement blessé et fait prisonnier. Soigné à Châlons-sur-Marne, il parvient, par un coup de bluff, à se faire libérer en août 1940.
Il poursuit à Vichy ses activités de renseignement et d'action souterraine. Il agit alors dans un sens tout à la fois anti-allemand, anticommuniste et antigaulliste.

Nommé par Xavier Vallat, en septembre 1940, délégué général de la Légion française des combattants, il entreprend d'y recruter des agents qui établiront des liaisons avec les services anglais et fonde le réseau Navarre (son nom de plume) qui, devenu le réseau Alliance, sera plus tard dirigé par Marie-Madeleine Fourcade.

Passé en Afrique du Nord, il est arrêté pour dissidence par le général Weygand en mai 1941. Évadé, il reprend le maquis en France. Arrêté, livré par Vichy, à la Gestapo il demeure six mois dans les caves du capitaine de la Waffen-SS Hugo Geissler, subit cinquante-quatre interrogatoires, et condamné à mort, il est déporté en juillet 1943 au camp de Mauthausen. Il parvient à survivre à l'internement puis à la marche « de la mort » de 11 jours lors de l'effondrement de l'Allemagne nazie.

À son retour en France, il est cité comme témoin au procès du maréchal Pétain où il prononce une déclaration fracassante et bien à rebours de l'esprit de l'époque :
« Je ne dois rien au maréchal Pétain, mais je suis écœuré par le spectacle des hommes qui, dans cette enceinte, essaient de refiler à un vieillard presque centenaire l'ardoise de toutes leurs erreurs. »

Il est arrêté en juin 1947 par l'adjoint du commissaire de police qui l'arrêta en 1941. Il passe six mois en prison et bénéficie d'un non-lieu en février 1948.
Il entame une nouvelle carrière politique et est élu le 17 juin 1951 député des Basses-Pyrénées sous l'étiquette de l'Union des nationaux indépendants et républicains (il siège au groupe des Français indépendants).

Il meurt à Paris le 11 février 1955, le jour de la parution au Journal officiel de sa nomination au grade de général.

 

Grâce à son initiative en 1940, le réseau Alliance put ensuite, pendant 4 ans, réaliser des opérations primordiales pour la victoire contre l’Allemagne qui firent tellement de mal au régime nazi que Hitler décida d’éliminer toute trace de ce réseau par sa décision appelée « Nacht und Nebel » (Nuit et Brouillard).

Citons quelques opérations retentissantes du réseau Alliance réalisées grâce à ses 3.000 membres :
- Participation à l’opération FORTITUDE
- Destruction des U-Boats et informations sur leurs départs de France
- Réalisation d’une carte de 17 m de long sur toutes les forces allemandes sur le littoral facilitant le déparquement
- Attaque de bateaux japonais dans le port de Bordeaux (opération Frankton)
- Tentative d’élimination de Laval
- Débarquement de Giraud à Alger
- Découverte des rampes de lancement des V1 et V2
- Organisation des transports de personnes et de matériels par mer, terre  et air
Et bien d’autres actions héroïques que nous rappelons dans notre site internet.

Rappelons également que le réseau qu’il a créé est à l’origine de multiples sauvetages de juifs en France. A titre d’exemple, le Réseau n’hésitait pas à faire avertir régulièrement les membres de cette communauté de risques d’arrestations imminentes en demandant à ses agents de risquer leur vie en parcourant les habitations concernées la nuit pour avertir les habitants.
De nombreux membres du réseau étaient aussi juifs, ce qui montre que son chef d’origine n’avait aucune haine contre eux.

Loustaunau-Lacau a été, et a été reconnu, comme l’un des plus grands résistants de la dernière guerre mondiale. C’était un homme vrai, aimant son pays et la liberté. Il ne recula jamais et risqua sa vie de multiples fois pour cette cause.

Oui, il était foncièrement anti communiste. Mais il faut se mettre historiquement en situation de l’époque. Staline massacrait son pays et prêchait l’hégémonie mondiale du communisme. Un français libre ne pouvait accepter cette invasion politique, comme il a refusé l’invasion de l’armée allemande. Juger avec les notions d’aujourd’hui d’un communisme « libéralisé » est une grande erreur historique.

Oui, il estimait que les juifs prenaient beaucoup de place dans bien des domaines et que leur esprit communautaire écartait les autres composants de la Nation, et il le critiquait, à tort ou a raison.
Et là aussi, aucun ne peut donner un avis estimable sans se mettre dans le contexte de l’époque. Cette opinion, communément admise en France comme en Europe, ne conduisait pas pour autant à vouloir l’extermination des Juifs. Et si ce pas a été franchi par les nazis, Loustanau-Lacau fut, lui, l’un des premiers, dès 1939, à combattre ce racisme au risque de sa vie.

Citons ici un officier de Saint-Cyr qui éclairera la vérité :
« Le général Loustounau-Lacau avait fondé le réseau Alliance avec la mère de mon beau-frère, Marie Madeleine Méric plus tard connue sous le nom de Marie Madeleine Fourcade. Ce réseau de renseignement est sans conteste le plus efficace qui ait agi en France pendant la guerre, avec à ses débuts l'aide des services de Vichy.
Il n'a jamais agressé ni dénoncé aucun juif, même s'il n'approuvait pas leur importance très exagérée dans l'économie, la politique, la presse, les arts etc ...
Mais il était très anti communiste, c'est peut-être là qu'il faut chercher l'origine de ce procès d'opinion posthume. Comme l'écrivait Maurice Druon, la France est aux ordres d'un cadavre. ».

Il ne nous appartient pas en tant qu’association L’ALLIANCE de juger de cette décision de l’armée de remettre en cause le choix de jeunes Saint-Cyriens. Les problèmes de l’armée sont à résoudre par l’armée et non pas des civils. L’armée s’en occupe d’ailleurs.
Mais par contre, porter atteinte à l’homme et au résistant héroïque qu’il fut est une action indigne de l’Histoire, et nous ne pouvons l’admettre.

 

Source : http://reseaualliance.e-monsite.com/blog/


Rediffusé sur le site de l'ASAF  : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr