RAPPORT : Bilan annuel sur la sûreté des espaces maritimes mondiaux, un secteur « sous pression »

Posté le samedi 28 janvier 2023
RAPPORT : Bilan annuel sur la sûreté des espaces maritimes mondiaux, un secteur « sous pression »

 « Les trafics maintiennent le secteur maritime sous pression »

 

Le MICA Center, centre d’alerte et de veille de la Marine nationale sur la sûreté des espaces maritimes mondiaux, vient de publier son bilan annuel 2022. Le capitaine de frégate Éric Jaslin, son commandant, en a dévoilé les grandes lignes lors du point presse hebdomadaire du ministère des Armées.

 

« Au-delà des actes de piraterie, les trafics de toutes natures - drogue, armes et migratoires - maintiennent le secteur maritime sous pression. » Lors du point de presse du ministère des Armées, le capitaine de frégate Éric Jaslin, commandant du Centre français d’alerte, de fusion et de partage de l’information de sûreté maritime (en anglais, MICA Center1), a dévoilé ce jeudi 26 janvier le bilan annuel 2022 sur la sûreté des espaces maritimes dans le monde.

L’année dernière, le MICA Center a enregistré au total 300 incidents, soit une baisse d’environ 5% par rapport à 2021. Un résultat qui tient notamment à la diminution des actes de piraterie. En revanche, les cas de brigandages2 sont stables, voire en hausse, dans certaines zones du monde. De son côté, le trafic de drogue et la contrebande sont revenus aux niveaux observés avant la crise de la Covid-19. « Les luttes entre cartels se cristallisent jusque dans nos ports européens. L’industrie maritime s’en trouve profondément affectée, tout comme les marins et le monde portuaire dans sa globalité », révèle le capitaine de frégate Jaslin.

En toile de fond de ces menaces, de nombreuses régions sont confrontées à des problèmes liés à la pêche illicite non régulée et non réglementée. « Ces pillages touchent directement les populations, souvent tributaires de ces ressources, au point de les amener parfois à se tourner vers les trafics », souligne le commandant du MICA Center.

 

L’Europe pas épargnée

La particularité de 2022 pour la sûreté maritime : la guerre en Ukraine a eu des répercussions majeures en mer d’Azov et en mer Noire, comme des rétentions d’équipages, des attaques de drones maritimes et aériens ainsi que le retour de la menace mines. Conséquence directe : l’« Europe » a intégré pour la première fois la liste des régions à part entière du MICA Center. - pour rappel, celui-ci classe les incidents selon plusieurs régions du monde : « Amériques et arc des Caraïbes », « Golfe de Guinée », « Océan Indien », « Asie du Sud-Est et Pacifique » et donc désormais « Europe ».

Plus globalement, le conflit ukrainien souligne « l’importance de la communication entre les marines étatiques et les marines marchandes », rappelle le capitaine de frégate Jaslin. Une communication illustrée par le dispositif de la coopération navale volontaire3. La Marine nationale continue également d’assister ses partenaires et de collaborer avec l’industrie maritime. L’exercice Conavex 22, conduit en octobre dernier avec plus d’une dizaine de compagnies maritimes françaises, sera d’ailleurs renouvelé en 2023.

 

 

1Hébergé à Brest, le MICA Center veille toutes les mers du globe et alerte les navires de la marine marchande en cas d'incidents. La cinquantaine de marins français et étrangers qui le compose fournit également des évaluations sécuritaires et des briefings à l’ensemble des acteurs de l’industrie maritime.

2Fait référence à toutes les activités illicites d'attaques de navires qui ont lieu dans les eaux territoriales d'un pays, c'est-à-dire sous sa juridiction. Au-delà des douze milles nautiques, cela devient de la piraterie.

3La coopération navale volontaire est une démarche entre les pouvoirs publics et des acteurs privés du monde maritime. Elle favorise le partage des informations dans le domaine de la sécurité et de la sûreté maritime.

 

Ministère des Armées
26/01/2023


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Source : www.asafrance.fr