RÉCONCILIATION : De l’Allemagne à l’Algérie

Lorsque, 18 ans après la fin de la 2e Guerre Mondiale, la réconciliation entre la France et l’Allemagne est devenue réalité, les deux chefs d’Etat, Adenauer et de Gaulle, ont incarné une volonté politique commune. Le général de Gaulle pouvait à juste titre s’appuyer sur le succès de sa tournée en République fédérale allemande en 1962. Il y avait été follement acclamé par une population subjuguée par l’hommage qu’il rendait au « Grosse Deutsche Volk » dans ses discours en langue allemande. La réconciliation était dès lors possible car voulue et partagée par les deux adversaires d’hier.
C’est une grande naïveté de penser que la réconciliation entre la France et l’Algérie sera effective par la vertu d’une nième repentance française alors que la repentance n’est pas partagée. Il faudrait pour cela que chacun reconnaisse ses responsabilités dans le conflit et que le pardon soit réciproque. En fait la réconciliation, avec tout ce qu’elle comporte d’enjeux intérieurs, ne sera possible que lorsque l’Algérie reconnaitra ses fautes elle aussi et cessera de faire porter à la France la responsabilité de la situation désastreuse du pays, près de 60 ans après son indépendance.
Emmanuel Macron avait déjà commis une inacceptable injure à la France et à son histoire en qualifiant la colonisation de l’Algérie de « crime contre l’humanité ». Souhaitons qu’il rompe définitivement avec la repentance outrancière....
Non, il n’y a, hélas, aucune comparaison possible avec les acteurs du Traité de l’Elysée en 1963... ! Force est de constater qu’il n’est pas facile d’être un homme d’Etat à la hauteur de l’Histoire d’un grand pays..
Jacques FAVIN LEVÊQUE
Officier général (2s)
Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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