RELATIONS INTERNATIONALES : Les forces spéciales françaises et américaines conviennent de renforcer leur partenariat en Afrique

Le nouvel accord montre que la lutte contre le terrorisme restera une priorité pour le Pentagone.

Les opérateurs des forces spéciales françaises et américaines collaboreront plus étroitement sur les opérations antiterroristes en Afrique dans le cadre d'un accord signé vendredi par les dirigeants de la défense, a déclaré la ministre française des armées Florence Parly.
L'accord, qui fait suite à l'annonce selon laquelle la France réduira de moitié environ la présence de ses troupes au Sahel, indique que l'Amérique n'a pas fini de lutter contre le terrorisme alors même que le président Joe Biden retire les forces américaines d'Afghanistan.

Mme Parly a déclaré qu'elle et le secrétaire à la Défense Lloyd Austin « avaient signé une feuille de route pour renforcer encore plus les relations entre nos deux forces spéciales », lors d'une réunion au Pentagone.
« Nous pouvons compter sur le fort soutien des États-Unis, en particulier dans les opérations antiterroristes » au Sahel, a déclaré Mme Parly, dans une interview avec le rédacteur en chef de Defense One, Kevin Baron, organisée par l'Atlantic Council, à Washington.

Mme Parly a refusé de révéler les détails de l'accord sur les forces d'opérations spéciales, mais a déclaré que les Français s'appuyaient sur les capacités américaines de renseignement, de surveillance et de reconnaissance, « qui sont particulièrement utiles pour obtenir les bonnes informations [et] les renseignements sur ces groupes ».
Un porte-parole du ministère de la Défense n'a pas répondu à une question demandant plus de détails sur ce que le partenariat impliquerait.

Le partenariat accru au Sahel intervient alors que le Pentagone envisage également de renvoyer des opérateurs des forces spéciales américains en Somalie pour former des forces locales à combattre al-Shabab, a rapporté le New York Times, après que l'ancien président Donald Trump avait ordonné brusquement à toutes les troupes américaines de quitter le pays en décembre.

La France opère dans le Sahel, une région d'Afrique entre le désert du Sahara au nord et la savane au sud, ciblant les terroristes d'Al-Qaïda et de l'État islamique. Le mois dernier, le président Macron a annoncé que la France mettait fin à sa mission Barkhane au Sahel après huit ans de combats et deux coups d'État au Mali. Mais lors d'une réunion virtuelle des dirigeants de la région du Sahel vendredi, le président français Emmanuel Macron a annoncé qu'il réduirait le nombre de troupes françaises au Sahel de plus de 5 000 à entre 2 500 et 3 000 d'ici l'année prochaine. La réduction des troupes au Sahel permettra aux militaires français de se concentrer sur la menace terroriste croissante en Afrique australe. Mme Parly a déclaré que le changement ne reflétait pas un désir de la France de se retirer des missions antiterroristes, mais plutôt de s'adapter à des conditions plus récentes.

Le président Macron était absolument convaincu que nous devions adapter notre organisation militaire car les groupes terroristes adaptent également leur comportement", a déclaré Mme Parly.
Les organisations extrémistes violentes au Sahel n'étaient « ni dégradées ni contenues », selon le dernier rapport de l'inspecteur général du Pentagone sur la région, publié en novembre.
« Les opérations françaises de lutte contre le terrorisme depuis 2013 ont probablement refusé aux [organisations extrémistes violentes] la capacité d'établir un contrôle permanent et des refuges cohérents dans la région du Sahel », indique le rapport. « Cependant, la rébellion touareg de 2012 au Mali a créé une instabilité qui a conduit à la croissance de groupes alignés sur Al-Qaïda et ISIS qui continuent d'étendre leurs opérations dans tout le Sahel. »
Le rapport indique également que les États-Unis ne mènent pas de frappes au Sahel, sauf pour défendre leurs propres troupes.

Jacqueline FELDSCHER
www.defenseone.com
 9 juillet 2021

 Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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