SALON EURONAVAL : Le plus grand sous-marin non nucléaire du monde sera français

Posté le samedi 01 novembre 2014
SALON EURONAVAL : Le plus grand sous-marin non nucléaire du monde sera français

Par Vincent Lamigeon - Challenges

Le groupe DCNS a dévoilé au salon Euronaval ce monstre des mers de 100 m de long capable de rester sous l'eau pendant 3 mois. De quoi faire pâlir l'étoile des "U-boote" allemands?

Le SMX-Océan affiche des performances époustouflantes : son autonomie est telle qu'il peut traverser 6 fois l'Atlantique et il peut intégrer 34 armes différentes. (DCNS) Le SMX-Océan affiche des performances époustouflantes : son autonomie est telle qu'il peut traverser 6 fois l'Atlantique et il peut intégrer 34 armes différentes. (DCNS)

Une machine de guerre redoutable. Le champion français du naval de défense, DCNS, a frappé un grand coup lors du salon Euronaval, le grand raout du secteur (27-31 octobre au Bourget), en lançant  le SMX-Océan, un nouveau sous-marin conventionnel dont la taille et les performances sont présentées comme inédites. Ses caractéristiques ont de quoi impressionner : le monstre, 100 mètres de long et 4.750 tonnes, est plus long d’un tiers que les Type 209 et Type 214 allemands concurrents, ce qui en fait le submersible conventionnel le plus grand du marché

Le plus grand, le plus efficace aussi, assure DCNS : le SMX-Océan affiche une autonomie de trois mois, deux fois celle du Scorpène, qui lui permet de traverser six fois l’Atlantique, des performances jamais vues pour un sous-marin diesel. L’armement est à l’avenant : la machine peut intégrer 34 armes parmi lesquelles des torpilles, mines, missiles antinavires, missiles de croisière et missile de défense anti-aérienne. Il pourrait notamment tirer le fameux missile de croisière naval (MdCN, ou Scalp naval), l’équivalent du Tomahawk américain dont la DGA a procédé au dernier tir de qualification le 27 octobre.

Plutôt que d’agrandir encore sa plateforme Scorpène, DCNS s’est largement inspiré de sa gamme la plus technologiquement avancée, les sous-marins nucléaires destinés à la France. La coque est celle, à quelques différences près, du futur sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) Barracuda, dont la première livraison à la Marine nationale est prévue avant la fin de la décennie. Le système de combat, les mâts et les équipements destinés aux forces spéciales sont également identiques. Ces points communs permettent au groupe de promettre une industrialisation rapide du sous-marin en cas de commande à l’export.

Pourquoi cette offensive ? La gifle de Singapour, où le Scorpène avait été battu par le 218SG de l’allemand TKMS, a servi de détonateur. "La défaite à Singapour a sonné comme un rappel, reconnaissait le PDG de DCNS Hervé Guillou à Challenges début octobre. Notre gamme de produits n'est pas assez large et modulaire." De fait, après avoir réussi à vendre 14 sous-marins à l’export dans les années 2000, DCNS n’a pas réussi à placer une seule machine depuis la commande géante du Brésil en 2009, alors que TKMS est parfaitement revenu dans la course, apparaissant même comme le favori en Pologne.

Premier client en vue, la marine australienne

Comme l’a dévoilé l’application Before Dinner de Challenges début octobre, DCNS a commencé par rassembler sa gamme de sous-marins export sous la marque Scorpène (en versions 1.000, 2.000 et 3.000 tonnes). Le petit sous-marin côtier Andrasta est ainsi devenu Scorpène 1000, le Scorpène classique est rebaptisé Scorpène 2000, et une version lourde de 3000 tonnes est désormais également proposée. Le SMX Océan et ses 4.750 tonnes viennent compléter la gamme sur le créneau des machines lourdes.

L’Australie, qui envisage l’acquisition de 10 à 12 sous-marins, apparaît comme la campagne prioritaire pour le nouveau produit de DCNS. Le groupe français sait qu’il n’a pas de temps à perdre : la presse australienne évoque un possible accord avant la fin de l’année autour des sous-marins japonais de classe Soryu, développés par Mitsubishi et Kawasaki.

 

Vincent Lamigeon
Challenges

 

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Source : Challenges