SCAF : Dassault Aviation dénonce l’annonce allemande d’un accord avec Airbus  

Posté le mardi 22 novembre 2022
SCAF : Dassault Aviation dénonce l’annonce allemande d’un accord avec Airbus  

 Le Pdg de Dassault Aviation dénonce une « pseudo annonce politique » allemande au sujet du SCAF

 

L’annonce faite le 18 novembre par le ministère allemand de la Défense au sujet d’un accord trouvé entre Dassault Aviation et Airbus au sujet de l’avion de combat de nouvelle génération [NGF – New Generation Fighter], c’est à dire le pilier n°1 du Système de combat aérien du futur [SCAF], n’en était pas une… Et l’emballement médiatique qu’elle a suscité n’avait pas lieu d’être.

 

Pour rappel, Dassault Aviation et Airbus, qui défend les intérêts de ses filiales allemande et espagnole, négocie la répartition de la charge de travail relative au NGF, dans le cadre de la phase 1B du programme SCAF, mené dans le cadre d’une coopération dirigée par la France et associant l’Allemagne et l’Espagne.

L’un des blocages tient au faut que Dassault Aviation entend garder les leviers lui permettant d’assurer la maîtrise d’oeuvre pour laquelle il été désigné, ce qui lui conteste Airbus, notamment pour ce qui concerne le domaine des commandes de vol.

L’annonce faite par Berlin au sujet de cet accord présumé a été saluée par Airbus et le ministère espagnol de la Défense. En France, seule la présidence de la République y a réagi en diffusant un communiqué auprès des agences de presse pour saluer « un grand pas en avant » tout en rappelant le « rôle » de chef de file de la France dans ce programme. Sauf que, durant ces trois derniers jours, Dassault Aviation est resté silencieux… Et pour cause.

Invité de la matinale de RTL, ce 21 novembre, son Pdg, Éric Trappier, a remis les pendules à l’heure. C’est une « pseudo annonce politique qui a été faite. Je pense que les autorisations allemandes qui étaient difficiles à obtenir sont sorties. Ça a donné lieu à des fuites », a-t-il lancé. Quant à l’accord, « il n’est pas encore tout à fait » finalisé et « rien n’a été signé entre Dassault et Airbus » a-t-il poursuivi.

Interrogé pour savoir si cet accord serait finalisé cette semaine, c’est à dire à l’occasion de la visite que doit faire Élisabeth Borne, la cheffe du gouvernement, à Berlin, le 25 novembre, M. Trappier a lâché un laconique « on verra ».

Cependant, le Pdg de Dassault Aviation a admis que les discussions avec Airbus ont progressé. Mais « pour l’instant, je […] rappelle qu’on signe pour faire des études. Donc, on fait des études. Et puis il y a d’autres étapes derrière », comme « faire voler un démonstrateur puis lancer un programme de développement », a-t-il expliqué. « On est à un tout début de processus », a-t-il ajouté.

Quoi qu’il en soit, a prévenu M. Trappier, le NGF « ne volera pas tout de suite. Vingt, trente ans… Il faudra bien qu’il y ait un jour un avion qui remplace » ceux d’aujourd’hui. Mais effectivement, le Rafale va avoir une longue vie devant lui », a-t-il conclu.

Sur ce point, le SCAF sera soumis à la bonne volonté du Bundestag [chambre basse du Parlement allemand], qui, estimant que les intérêts des industriels d’outre-Rhin ne sont pas suffisamment pris en compte, n’a autorisé que du bout des lèvres le financement nécessaire au financement de la phase 1B du programme [soit 1,2 milliard d’euros].

 

Laurent LAGNEAU
Opex360.com
21/11/2022

Source photo : DGA


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Source : www.asafrance.fr