SOCIETE  : Trois France    

Posté le dimanche 17 octobre 2021
SOCIETE  : Trois France      

Vendredi 15 octobre, la nation rendait hommage à Hubert Germain, dernier des « Compagnons de la Libération ». Délégations militaires figées et diverses, rigidité des dignitaires de hauts rangs, rigueur des légionnaires participant en nombre à la cérémonie, discours, pour une fois court, mais comme toujours très émouvant du président de la République. La légende a été honorée à la hauteur de ses vertus. Huber Germain symbolise la France debout, qui refuse, en disant « non », l’asservissement, rassemble son courage et combat. Hubert Germain, c’est Bir Hakeim, qui échange quinze jours contre trois pour entrer dans la gloire immortelle des exploits impossibles. C’est le choix décisif de celui qui comprend avant beaucoup que ce n’est plus un concours qu’il faut réussir, mais une guerre qu’il faut gagner. C’est une vie consacrée à la France, misant sur la jeunesse à qui il a enseigné l’exigeant devoir de servir son pays quelles que soient les circonstances, en lui proposant de suivre son exemple. Hubert Germain représente une France glorieuse qui croit en elle, dont les valeurs sont d’abord patriotiques, qui puise sa force dans la vigueur de ses enfants et la puissance de son roman national. Hubert Germain apporte une lumière pour nous éclairer sur le sens à donner à toute vie. Il exclut l’individualisme, les égoïsmes sectaires, il élève en idéal absolu la solidarité, la fraternité et l’abnégation pour toute l’humanité, qu’elle soit en paix ou combattante. Hissé au sommet de la gloire pour avoir été le dernier de quelque chose de très grand, son message revêt une portée universelle et investit tous les espaces, tous les cœurs, tous les esprits. Il entre dans les livres d’Histoire malgré lui. La France sait reconnaitre et sanctifier parmi tous ses fils ses authentiques héros « qui se sont tant battus ».

Le lendemain, a été commémoré l’assassinat perpétré contre Samuel Paty par un islamiste tchétchène. Une plaque que personne ne viendra voir a été apposée au ministère de l’éducation nationale. Un discours plat et ampoulé a été prononcé sur un ton pleurnichard par un Premier ministre accomplissant sa corvée du jour. C’est une autre France, apeurée, soumise, éteinte, qui descend aux enfers, nez bouché et yeux fermés pour ne pas voir les causes des crimes commis sur son sol. Samuel Paty est mort parce que cette France a renoncé à éduquer ses enfants dans les valeurs fortes qui sont les siennes, inspirées de Montaigne et Marot, illustrées et moquées avec esprit par Molière et Beaumarchais, exaltées par Voltaire et Chateaubriand, Flaubert et Hugo, Michelet et Lavisse, Renan et Bainville. Elle nous fait honte. Ses enseignants craintifs se censurent. Ses politiques tremblants regardent ailleurs. Ses médias soumis se taisent. Elle vit dans le déni, le non-dit, c’est la France du « pas de vague », « pas d’amalgame ». C’est une France hagarde et sans boussole, agressée de l’extérieure par une foule qui veut substituer une autre culture à la sienne et de l’intérieure par les idiots utiles du progressisme et de l’islamo-gauchisme, collabos acharnés de la déchéance nationale.
C’est la France de l’émotion pleureuse, des discours sans fin et sans but, des lamentations collectives orchestrées par tout ce qui s’inspire d’un humanisme dévoyé des droits de l’homme. Si rien n’est fait, si aucune conscience ne se lève, si la dérive s’accélère, si le peuple se laisse bercé par les sirènes du « vivre ensemble » et accepte sans broncher de nourrir ceux qui veulent nous tuer, alors cette France de la défaite et du renoncement sera celle de demain, qui mettra nos petits-enfants sous le joug de la servitude, sera le linceul de notre histoire, le tombeau où sera enfoui à tout jamais ce qui fut l’âme résistante de la patrie. L’exemple d’Hubert Germain n’aura servi à rien.

Le jour où est commémoré le meurtre ignoble d’Emanuel Paty est exhumé des oubliettes de l’Histoire un événement hautement contributif à une malsaine disqualification historique de la France. Il s’agit, pour les gauchistes gavés de subventions que sont les associations militantes pro-algériennes, indigénistes et racialiste, et la presse du même bord, de faire reconnaitre un massacre d’algériens proches ou membres du FLN-notre implacable ennemi du moment-bravant une interdiction de manifester à Paris en 1961.
Pour y voir clair dans cet événement (1) glauque, « page sombre de notre histoire » nous raconte-t-on à l’envi, le président de la République choisit de le nettoyer avec la boue du marigot d’où il l’a tiré en s’appuyant sur les racontars d’un historien de carnaval. Les mots ont un sens. Un commentateur de l’événement parle de « rafle » s’agissant de l’intervention de la police, et de « tuerie » pour qualifier son action. Excès risibles, s’il ne s’agissait pas de défendre l’honneur de la France qu’on s’apprête à bafouer. Le président, oubliant les valeurs patriotiques exaltées dans la sérénité par Hubert Germain, et refusant d’assumer d’un bloc l’Histoire de France, a jugé. Il écrit : « la République a commis un crime ». Il ressuscite Papon, au nom déjà abondamment criminalisé, dont la mise en accusation ne coûte rien, et est à lui seul, pour les chevaliers blancs aux âmes pures des chasseurs de nazis, une preuve de culpabilité. Cette fois, la France se salit en voulant laver, bien qu’elle n’en ait pas besoin, une conscience qui n’a que faire de ces rappels à l’ordre de la police stalinienne de la pensée qui depuis longtemps règne en maitresse absolue. C’est sous la pression de ces gens-là, qui savourent goulument leur victoire idéologique et partisane, et devant eux, que la république repentante s’agenouille. Pendant que le ministre de l’Éducation nationale déambule sur les derniers pas de Samuel Paty en devisant benoitement, le président de la République, entouré des supposés descendants des victimes de ce drame opaque, dépose une gerbe sur les rives paisibles et ensoleillées de la Seine en témoignage de sa reconnaissance à la presse gauchiste de lui avoir indiqué le chemin du déshonneur.

Trois commémorations. La France perd 2 à 1 au chalenge des cercueils.

 

Combien de fois faudra-t-il qu’Hubert Germain meure pour nous ?

 

Jean-Jacques NOIROT
Colonel (er)
Membre de l’ASAF

 

  • Le chiffre des victimes est très contesté par certains historiens non engagés politiquement.

 

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Source : www.asafrance.fr