VISION : Le fond des choses.

Posté le mardi 26 janvier 2021
VISION : Le fond des choses.

Je me souviens qu’un de mes maîtres répétait que les vrais problèmes n’avaient pas de solution. Ceux que les humains réussissaient à résoudre sans provoquer des catastrophes n’étaient pas vraiment des problèmes. Quant aux tourments des hommes, seuls le temps et sa longueur, la bonne foi et la patience peuvent les adoucir.

 

Une convention réunie par le hasard des tirages au sort, dont les solutions sont connues depuis longtemps, ou un référendum de pacotille sans le moindre risque, dont la réponse est dans la question, ne sauraient résoudre l’insistante angoisse du réchauffement climatique. Il y a plus grave. L’agitation politique attisée par l’émotion des réseaux sociaux confondus avec l’opinion publique, finit par céder aux extrêmes.

 

Laissée aux activistes de l’idéologie militante « verte », la solution a abouti à envisager de fermer « le parachute de secours » (*) écologique des centrales nucléaires, principal atout de la faible empreinte carbone de la France.  

 
De la même manière, les cicatrices, douleurs et tensions de la question algérienne, conséquences d’une longue guerre meurtrière et d’un arrachement infligé à une partie des Français, ne s’effaceront pas par la magie activiste à sens unique d’un universitaire dont l’objectivité historique est ouvertement biaisée.  

 

Appliqué à relativiser systématiquement les torts partagés des massacres, il recommande de prêter l’oreille à un pouvoir politique algérien dont la matrice politique baigne toujours dans la haine de la France à qui les héritiers des rebelles réclament réparation.  

 

Au lieu de réparer la mémoire comme le prétendent ses instigateurs, le rapport pourrait bien l’enflammer. Oubliant que seule la longue marche du temps apaise les plaies encore à vif, la précipitation activiste ne fait que les raviver.

 
C’est un souci. Surtout que l’utopie d’un apaisement à sens unique est percutée de plein fouet par l’extrémisme religieux qu’aucun acte de tolérance n’a la moindre chance de désarmer.  

 

Certains ont peut-être imaginé qu’un rapport de 150 pages, un peu borgne, un peu minimaliste qui se targue d’humanisme généreux, serait un baume sur la blessure ouverte de nos banlieues. Ils se trompent. 

 

Chez nous au 21e siècle des têtes de citoyens égorgés roulent sur le pavé, tandis que la bien-pensance tolérante se réjouit qu’une partie des Musulmans moins hallucinés aient accepté que l’apostasie ne soit pas punie de mort.

 

Ce débat moyenâgeux qui, dans les médias univoques français confits dans la répétition anesthésiée, n’a soulevé aucun tollé, croise l’angle mort du rapport Stora. Dans une partie non négligeable du territoire national, la tolérance dont il se réclame est - et sera – perçue, non comme une générosité, mais comme une soumission.

 

(*) L’expression est de Jean-Marc Jancovici, ingénieur, polytechnicien, télécom Paris. 

 

François TORRES
Officier général (2s)

 

Diffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source : www.asafrance.fr