“La Marseillaise” devant le drapeau ou mettre un uniforme ne modifient en rien l’adhésion à la nation »

« S’appuyer sur l’armée ou sur l’école pour développer la cohésion nationale, comme entend le faire le chef de l’Etat, est illusoire », considère le politiste Sebastian Roché, directeur de recherche au CNRS, dans une tribune au « Monde » daté du 12 janvier 2024.

Le 12 janvier dernier, Mr Sebastian Roché a commis un article dans le journal Le Monde, bien complaisant à son endroit, intitulé : Chanter la Marseillaise devant le drapeau ne modifie en rien l’adhésion à la nation.

Ce politiste, spécialiste de la délinquance et de l’insécurité, s’est hasardé dans un domaine qui n’est pas le sien. Il critique le roman national que le chef de l’État veut relancer dans l’esprit de la jeunesse française dans sa déclaration du 31 décembre 2023 : « La France, c’est une culture, une histoire, une langue, des valeurs universelles qui s’apprennent dès le plus jeune âge ». Roman national repris par le nouveau premier ministre qui considère le lendemain que « l’école est la mère des batailles ».

Mr Roché aurait-il raison lorsqu’il écrit que « la crise nationale serait donc celle de la transmission » ? ou lorsqu’il souligne que « suivre un cours d’éducation civique ou mettre un uniforme ne vont en rien modifier l’adhésion à la nation » ?

Que nenni ! Pour lui « le problème n’est pas le récit national et sa transmission ou l’apparence vestimentaire, mais ce que les jeunes vivent- particulièrement la ségrégation et l’inégalité des chances de réussite ».

Ouf ! L’école n’est pas en cause et le SNU non plus. À l’entendre, ces institutions et leurs enseignements ne servent donc à rien pour intégrer la jeunesse au roman national.

Mais de quelle jeunesse s’agit-il alors ? Celle qui s’est déjà intégrée socialement et sera confortée en fréquentant ces institutions ? Celle qui est en manque de repères et les trouvera enfin à l’école avec l’instruction civique et au SNU avec l’autorité de son encadrement ?

Il est à craindre que la spécialité de Mr Roché dans le domaine de la délinquance n’ait fini par l’amener à penser que toute la jeunesse d’aujourd’hui est délinquante ou en voie de l’être. A force de fouiller dans les poubelles nauséabondes de la lie de la société, Mr Roché a dû être sérieusement contaminé dans sa vision globale de la jeunesse lorsqu’il déclare dans une phraséologie typiquement wokiste « l’identification subjective à la collectivité française se fabrique dans l’accumulation d’expériences sensibles, tout au long de l’adolescence ». Et il en rajoute une couche quelques lignes plus loin « Lorsque, de surcroit, les jeunes sont exposés à de mauvaises pratiques de police faites de brutalité et de contrôle au faciès ».

Dès lors il ne faut pas s’étonner qu’il se soit fait virer de son poste d’enseignant à l’École Nationale Supérieure de Police (ENSP) en 2019. Une victime de plus de la violence policière ? Dommage que Mr Sébastian Roché n’ait pas assisté au dernier colloque sur les « Forces morales dans les sociétés civile et militaire » à l’École militaire. Il y aurait appris la refonte du TTA 107 (carnet de chants de l’Armée de Terre) preuve s’il en est que la musique et le chant sont sources de cohésion.

Dommage aussi que Mr Sébastian Roché ne soit pas allé écouter les propos que l’historien Patrick Clastres a tenu le 16 janvier dernier dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne sur le baron Pierre de Coubertin, lequel voyait dans le sport une façon de forger l’esprit et le corps de la jeunesse.

Décidemment, avec la complicité du journal Le Monde, Mr Sébastian Roché aura raté beaucoup d’occasions, sauf celle de se taire.

 

Colonel (h) Christian Châtillon

Délégué National de l’ASAF