IN MEMORIAM
Mort à 98 ans du général Grillot, fondateur du « commando Georges » durant la guerre d’Algérie

IN MEMORIAMMort à 98 ans du général Grillot, fondateur du « commando Georges » durant la guerre d’Algérie

« Le soldat n’est pas un homme de violence, il porte les armes et risque sa vie pour des fautes qui ne sont pas les siennes. Son mérite est d’aller sans faillir au bout de sa parole, tout en sachant qu’il est voué à l’oubli. »

Antoine de Saint-Exupéry.

 

Le général Grillot est décédé le 13 juillet 2024, jour de son anniversaire.

Il sert à partir de 1948 comme sous-officier pendant la guerre d’Indochine au Tonkin. Il commande une section de supplétifs vietnamiens. Il est blessé trois fois, décoré de la médaille militaire et de la croix de guerre des Théâtres d’opérations extérieurs. Il est rapatrié en France le 5 janvier 1951.

De retour en métropole, il intègre l’École spéciale militaire de Saint-Cyr. Il est promu sous-lieutenant puis effectue une année à l’École d’application de l’arme blindée cavalerie (EAABC) de Saumur.

Il se porte ensuite volontaire pour l’Algérie qu’il rejoint fin 1955. Il est promu lieutenant et rencontre le colonel Marcel Bigeard. Ce dernier le fait affecter à son 3e régiment de parachutistes coloniaux (3e RPC). Il est grièvement blessé en août 1956 dans les monts des Nemencha.

Après 6 mois de convalescence en métropole, il retourne en Algérie et participe à la bataille d’Alger en 1957.

Il rejoint ensuite le colonel Bigeard dans le secteur de Saïda. C’est là qu’il crée le « commando musulman » ou « commando Georges », à partir de janvier 1959 qui comprend essentiellement des ralliés du Front de libération nationale (FLN). Promu capitaine en février 1960, il en prend le commandement avec comme adjoints le lieutenant Armand Bénésis de Rotrou (1932-2012) et le lieutenant Youssef Ben Brahim (1927-1968). Un millier de militants du FLN-ALN sont tués ou capturés en quatre ans.

Après le putsch des généraux du 21 avril 1961, Georges Grillot refuse de voir son commando prendre part au putsch, malgré les appels du général Jouhaud. Après la fin des hostilités, Grillot parvient à rapatrier en France une soixantaine de ses harkis. Certains restent en Algérie et connaissent une fin tragique.

Promu colonel en 1978, il prend en décembre 1979 la tête du service Action du SDECE, sous la direction d’Alexandre de Marenches, en remplacement du colonel de Marolles.

Le SDECE participe, aux côtés des Forces armées royales du Maroc, à des opérations contre le Front Polisario. Le colonel Grillot est chargé de cette mission en relation avec les forces marocaines et les services marocains. Il passe plusieurs mois au Sahara occidental à proximité de la frontière algérienne. Il a notamment pour interlocuteur Ahmed Dlimi.

Il quitte le SDECE en décembre 1982 après avoir été promu général de brigade en avril de la même année.

Titulaire de 18 citations et blessé 5 fois en Indochine et en Algérie, il prend sa retraite et publie Mourir pour la France ? en 1999.

Il avait été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d’honneur en 2002.

La messe d’obsèques aura lieu le jeudi 18 juillet
2024, à 10 h 30, en la cathédrale Saint-Louis des
Invalides, Paris (7ème), suivie des honneurs militaires
dans la cour d’honneur. Accès au site uniquement
par le 6, boulevard des Invalides.

Source : theatrum-belli.com 
13/07/2024