A propos de  » La Strasbourgeoise »

A propos de  » La Strasbourgeoise »

Ce chant de résistance a été composé  par Jules Montariol sur des paroles de Gustave Doré,  illustrateur et graveur, au cours du siège de Strasbourg pendant la guerre de 1870-1871,  Le texte évoque la résistance des habitants de Strasbourg, face à l’agresseur.

Chant patriotique, il martelait l’attachement des Alsaciens à la France et la promesse de reconquérir les territoires perdus. Longtemps oublié, il était pourtant resté dans le répertoire des musiques militaires françaises.

Depuis quelques années, il connait un étonnant succès dans les soirées de jeunes et sur les réseaux sociaux.

Le 4 mai dernier, les supporteurs de  l’Olympique Lyonnais, souvent critiqués pour leur relations tendues avec les dirigeants du club et le mauvais goût de leurs manifestations, ne dédaignant pas à l’occasion les comportements « virils, ont marqué un grand coup, avec brio, avant le début du match opposant les équipes lyonnaise et lensoise.

A quatre jours du 8 mai, les »Bad Gones » ont déployé un grand tifo aux couleurs bleu-blanc-rouge avec le message suivant : «Mon petit cœur lui restera français » et les noms de plusieurs grandes batailles des deux guerres mondiales du XXème siècle.

Au dessus un vaste tableau représentait les soldats de 1870; 1919, 1939 et les combattants d’aujourd’hui .

Les tifos sont  une grande activité  traditionnelle des amateurs de  foot. Munis de cartons ou de banderoles colorées, qu’ils agitent au son du tambour, les supporters (tifosis en italien) parviennent de la sorte à composer textes et images en couleur.

Une manifestation de cohésion qui permet aux clubs de supporters d’afficher leur nombre et leur cohésion et de faire passer des messages.

C’est ainsi que les soi-disant mauvais garçons, « bad gones » lyonnais ont su rappeler que, par le canal de

la culture populaire du foot, ils sont profondément attachés à la France, parfois cabossée, recrue de coups et de cicatrices, souvent critiquée mais glorieuse et jamais vaincue.

Ce témoignage de soutien et d’amour pour les armées  touche et émeut.

Je ne sais pas si le général Facon, coordinateur interministériel pour la reconstruction de Mayotte et grand supporteur de l’OM depuis les virages Sud, a vu le match. Mais j’ai la faiblesse de penser qu’il en aurait été ému comme je l’ai été. Voici en effet des fractions de l’archipel français, dont certains doutent de leur attachement à la patrie, qui démentent la réputation qui leur est faite en affichant avec talent leur attachement et leur respect à ceux qui défendent la France.

Bien entendu, ce geste spectaculaire a été ou sera critiqué et vilipendé ou au contraire instrumentalisé selon les idéologies des divers courants traversant la société française.

J’aimerais pour ma part simplement retenir le signal de cohésion et de confiance en ces années de crise où il est difficile de distinguer ce qui du passé doit être conservé et rangé en mémoire, sans pouvoir clairement distinguer ce que seront demain la nation et notre société à construire.

La Strasbourgeoise

 Un homme passe, à la fillette donne. 
Elle reconnaît l’uniforme allemand,
Elle refuse l’aumône qu’on lui donne, 
À l’ennemi elle dit bien fièrement : (bis) 

 Gardez votre or, je garde ma puissance, 
Soldat prussien passez votre chemin
Moi je ne suis qu’une enfant de la France,
À l’ennemi je ne tends pas la main. (bis)

 

GCA (2S) robert MEILLE
Vice-président de l’ASAF
07/05/2025