LIBRE OPINION : Poutine dénonce un "chantage" américain sur la vente des Mistral

Posté le jeudi 03 juillet 2014
LIBRE OPINION : Poutine dénonce un "chantage" américain sur la vente des Mistral

Selon le président russe, la réduction ou la levée des sanctions américaines est suspendue à l'annulation de la vente des navires de guerre français à Moscou.

Le président russe Vladimir Poutine a estimé mardi que les problèmes des banques françaises aux États-Unis résultaient d'un "chantage" exercé pour que Paris renonce à livrer des navires de guerre Mistral à la Russie. "Nous sommes au courant de la pression que nos partenaires américains exercent sur la France pour qu'elle renonce à la livraison des Mistral en Russie", et du fait qu'on lui a fait comprendre que si elle y renonçait "les sanctions sur les banques seraient levées ou réduites". "Comment peut-on qualifier cela autrement que de chantage ?" a-t-il demandé dans un discours de politique étrangère.  "Ce qu'on fait en ce moment aux banques françaises, cela ne provoque que de l'indignation en Europe, et chez nous aussi", a-t-il insisté.

La livraison, prévue à l'automne, de deux navires de guerre de type Mistral, suscite des tensions entre Paris et ses alliés. Le président américain Barack Obama avait encore exprimé début juin son "inquiétude" sur le maintien de tels contrats au moment où la Russie "a violé la loi internationale" en rattachant à son territoire la péninsule ukrainienne de Crimée. Début juin, Vladimir Poutine avait mis la France en garde contre une annulation du contrat en soulignant que si la France décidait de l'annuler, Moscou exigerait des dédommagements, et que cela pourrait mettre en danger l'ensemble de la coopération militaire entre la France et la Russie.

Depuis, la France a assuré qu'elle remplirait le contrat et 400 marins russes sont arrivés lundi à Saint-Nazaire, port français où sont fabriqués ces navires, pour se familiariser avec leur fonctionnement. La banque française BNP Paribas a reconnu lundi avoir réalisé des opérations en dollars avec des pays sous embargo économique des États-Unis (Cuba, l'Iran et le Soudan) et a accepté de régler une amende record de 8,9 milliards de dollars pour échapper à des poursuites pénales. Outre BNP Paribas, la Société générale et le Crédit agricole risquent également d'être mis à l'amende par les autorités américaines.

Source : AFP / le Point