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LU. Article de Laurent LAGNEAU : "La marine britannique recrute son prochain directeur des sous-marins via les réseaux sociaux" - Opex360.com

Posté le dimanche 07 janvier 2024
LU. Article de Laurent LAGNEAU : "La marine britannique recrute son prochain directeur des sous-marins via les réseaux sociaux" - Opex360.com

Être chargé des sous-marins de la Royal Navy n’est pas une sinécure, tant les enjeux sont à la fois lourds et nombreux. Ainsi, il faut veiller sur les quatre sous-marins nucléaires lanceurs d’engins [SNLE], sur lesquels repose la dissuasion nucléaire britannique, celle-ci ayant été réduite à la seule composante océanique à la fin des années 1990, ainsi que sur les sept sous-marins nucléaires d’attaque [SNA] de la classe Astute, à un moment où l’activité sous-marine russe n’a sans doute jamais été aussi importante depuis la fin de la Guerre Froide.

Qui plus est, le « directeur des sous-marins » doit avoir un oeil sur le très ambitieux programme Dreadnought, qui vise à remplacer les quatre actuels SNLE de la classe Vanguard, et s’impliquer dans l’alliance AUKUS qui doit permettre, en coopération avec l’Australie, de préparer le renouvellement des SNA de type Astute. En outre, il s’agit également de régler les problèmes de disponibilité, voire de sécurité.

Actuellement, le directeur des sous-marins de la marine britannique est le le contre-amiral Simon Asquith. Celui-ci occupe en effet ce poste depuis avril 2022. Mais, a priori, d’autres fonctions – sans doute plus élevées – l’attendent… D’où les efforts entrepris pour lui trouver un successeur. Visiblement, malgré une solde annuelle de 150’000 livres sterling, les candidats ne se bousculent pas au portillon. D’où l’initiative prise par la Royal Navy, qui fait couler beaucoup d’encre outre-Manche.

En effet, selon le quotidien The Times, la Royal Navy a déposé une… offre d’emploi sur le réseau social Linkedin pour trouver son prochain directeur des sous-marins. Cela étant, il n’est pas rare qu’elle procède de la sorte pour recruter des spécialistes dans certains domaines bien particuliers… Mais, comme le note The Telegraph, jamais elle n’a eu recours à cette pratique pour trouver un officier appelé à occuper des fonctions aussi importantes.

Selon l’annonce diffusée via Linkedin, la Royal Navy dit chercher des candidats devant être réservistes ou bien ayant déjà servi dans les « forces régulières ».

Une source a confié au Telegraph que cette initiative pourrait être élargie à l’avenir. « Cela donne de la flexibilité aux gens et nous permet de profiter des compétences acquises dans le secteur civil », a-t-elle confié. D’ailleurs, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, avait récemment encouragé une telle pratique, en faisant part de son intention de faciliter les allers et retours des militaires entre les forces armées et la fonction publique afin de retenir les « meilleurs talents ».

Quoi qu’il en soit, que la Royal Navy en soit réduite à publier des petites annonces pour un tel poste ne peut que susciter des interrogations sur ses processus de sélection et de promotion de ses officiers supérieurs… Normalement, ceux-ci, souligne The Times, « gravissent les échelons, mais il est entendu qu’il n’y a actuellement personne en service qui soit apte à occuper ce poste de deux étoiles à 150’000 livres sterling par an et qui le souhaite également ».

 

Laurent LAGNEAU
Zone militaire - Opex360.com
06/01/2024

Source : www.asafrance.fr