ACTUALISATION STRATÉGIQUE 2021 (extraits)

Posté le vendredi 24 septembre 2021
ACTUALISATION STRATÉGIQUE 2021 (extraits)

Les Etats-Unis

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« Les analyses sur le retour de la compétition stratégique, au cœur de cette réo­rientation, sont partagées par de nombreux alliés des États-Unis, à commencer par la France. Toutefois, les conclusions qui en ont été tirées par Washington depuis 2017 sont problématiques à plusieurs titres.
L’affaiblissement de l’ordre international devrait susciter un regain d’efforts en faveur du multilatéralisme et de la maîtrise des armements, et non une prise de distance. De même, il serait dangereux de négliger la menace persistante du terrorisme djihadiste ou de laisser à elles-mêmes des régions travaillées par l’instabilité, car elles constituent autant d’opportunités pour les ambitions des puissances globales et régionales enhardies. Enfin, la focalisation trop exclusive sur la compéti­tion avec Pékin, et la tentation qui en découle de reconstituer une forme de bipolarité fondée sur l’alignement des alliés, risquent de contrevenir à la complexité d’un monde résolument multipolaire.
Entre volonté générale de désengagement, demandes adressées aux alliés et réengagements militaires ponctuels, l’orientation de la politique amé­ricaine n’est pas claire et rend indispensable le besoin de concertation transatlantique. Depuis 2017, l’administration Trump avait multiplié les signes de défiance à l’égard des organisations multilatérales, donnant aussi l’impression de mêler intérêts commerciaux et intérêts de sécurité selon une logique transactionnelle. Sur l’ensemble de ces enjeux, la nouvelle administration américaine pourrait, à rebours de l’unilatéralisme poursuivi depuis 2017, faire le choix de la coopération internationale ; il appartiendra alors aux Européens de se saisir résolument de ces ouvertures. (Pages 20 et 21)

 

Indopacifique

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« L’Indopacifique est aujourd’hui le théâtre de profondes évolutions stratégiques, de l’intensification de la compétition sino-américaine jusqu’aux tensions sino-indiennes et pakistano-indiennes, sans oublier les menaces transnationales, ni les implications du dérèglement climatique. Ces évolutions ont des conséquences directes sur l’ensemble des populations et des infrastructures de la zone, y compris nos DROM-COM.(page 34)

« Puissance nucléaire européenne aux intérêts globaux, la France ne peut définir ses intérêts au seul prisme de la proximité géographique avec la métropole : elle doit impérativement conserver une allonge géostratégique à la mesure des évolutions en cours comme de ses ambitions, qui sont d’abord de protéger ses citoyens et ses territoires, mais aussi de préserver son influence et sa liberté d’action. La stratégie de défense française en Indopacifique a ainsi été présen­tée par la ministre des Armées lors du Shangri-La Dialogue 2019, à Singapour.
L’action de la France dans l’Indopacifique vise aussi à contribuer aux efforts multilatéraux de sécurité et à préserver la liberté de navigation maritime et aérienne. Ceci suppose d’approfondir nos coopérations, en encourageant nos partenaires européens à s’investir davantage en Indopacifique, mais plus encore en développant au-delà de l’Europe des partenariats stratégiques majeurs, en particulier avec l’Inde, l’Australie et le Japon, comme en soute­nant les formats de coopération régionaux (ASEAN, IONS, IORA, SDPMM…). (Pages 35 et 36)

Industrie de Défense

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« Élément pivot dans l’équilibre économique de l’industrie de défense, l’exportation doit répondre à une triple exigence : garantir le respect des engagements internationaux par un contrôle strict, satisfaire les demandes de nos partenaires, qui exigent de plus en plus des transferts de produc­tion, de technologie et des compensations, et assurer l’entretien de notre outil industriel par l’allongement des séries. Les transferts et exportations doivent donc être choisis de façon à ne pas entraver notre accès souverain et durable aux technologies critiques, parfois enfouies au plus profond de la chaîne de sous-traitance.

Notre BITD non seulement contribue de façon directe à la sécurité et à la souveraineté du pays, mais a aussi un impact économique remarquable, en matière d’emplois, de balance commerciale, d’investissement et de recherche. Elle est un secteur clef de l’économie nationale, puisqu’elle représente 10 % de l’industrie, plus de 20 % de la R&D et environ 11 % des exportations de biens de la France en 2019. Parce que la BITD a été préservée des vastes mouvements de délocalisation des trente dernières années, elle constitue un véritable maillage territorial ; les investissements dans la défense ont donc un effet d’entraînement direct sur les nombreux territoires où l’industrie de défense reste solidement implantée, et plus généralement sur toute l’économie.

L’activité des 4 000 entreprises de toutes les tailles de la BITD génère environ 200 000 emplois directs et indirects (sous-traitants), par nature industriels et qualifiés : ingénieurs, ouvriers, techniciens, chercheurs… Les exportations des seuls matériels militaires ont ainsi contribué positivement au solde com­mercial national pour 6,9 Mds€ en 2018 et 8,5 Mds€ en 2019. Au-delà de la BITD, on dénombre 26 000 entreprises fournisseurs du ministère des Armées réparties sur l’ensemble du territoire. Du fait de l’implantation nationale des laboratoires et des chaînes de production, les dépenses publiques engagées dans ce secteur, qui représentent 80 % des investissements de l’État, ont un effet multiplicateur macroéconomique singulier, d’un facteur deux sur dix ans. (Pages 41et 42)

 

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source : www.asafrance.fr