ARMEE DE TERRE : « L’armée de Terre dont la France a besoin »
Le contexte géopolitique reste en constante évolution. « On ne se baigne jamais deux fois dans le même fleuve » selon les mots du philosophe Héraclite. En 2016, le général Bosser soulignait dans Action terrestre future que les Français, habitués à voir leurs soldats combattre en Afghanistan ou au Sahel à travers leur poste de télévision, les côtoyaient désormais quotidiennement dans les rues, sur les plages et à proximité des lieux sensibles. Depuis, la guerre est revenue sur notre continent. Les soldats de l’armée de Terre sont déployés sur le flanc Est de l’Europe. Le caméléon de la guerre s’adaptera. Nul ne peut prévoir l’issue du conflit ni ses conséquences à moyen et long termes. Nous resterons prêts à parer à toute éventualité, tout en poursuivant les missions en cours. Dans un monde mouvant, des principes subsistent. Toutefois, il convient de les distinguer. Ainsi, il n’est jamais superflu de se « re » poser de simples questions. Parfois, une seule suffit. À quoi sert l’armée de Terre ? La réponse tiendrait en un mot : combattre. Le combat demeure la finalité première de l’armée de Terre. Se battre, de toute évidence, mais pourquoi ? Où et comment ? Contre qui et avec qui ? Discerner l’utile de l’accessoire pour retrouver le sens de l’engagement terrestre ; le comprendre et le faire comprendre, telle est l’ambition des pages qui suivent pour fonder la réflexion sur des « briques » et non sur du sable. Action terrestre future se voulait, dans sa conclusion, « la pierre de taille d’un édifice plus vaste ». Six ans plus tard, le chantier de la citadelle armée de Terre se prolonge.
Le Général d’armée Pierre SCHILL
Chef d’état-major de l’armée de Terre
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