ECONOMIE DE GUERRE :Slogan ou réalité ?

Posté le jeudi 01 juin 2023
ECONOMIE DE GUERRE :Slogan ou réalité ?

Économie de guerre : le SCA, acteur central

 

À l’occasion du point-presse ministériel organisé le 25 mai par la DICoD, le commissaire général de première classe EHRHART-DUFFO, officier général directeur des métiers au sein de la direction centrale du SCA, a animé un focus consacré à l’implication du Service dans l’économie de guerre.

Responsable des fonctions achats, finances et logistique, le CRG1 EHRHART-DUFFO a à sa charge le chantier sur l’économie de guerre, chantier qui occupe une place centrale dans la feuille de route SCA 2030. En effet, 4 des 11 fonctions du SCA sont directement impactées par les réflexions sur l’économie de guerre : l’habillement et les équipements Commissariat, l’alimentation et la restauration, l’acquisition de biens et services courants des forces armées et l’exécution financière des forces armées.

Deuxième acheteur du ministère des Armées hors DGA, avec des dépenses qui avoisinent les 3,3 milliards d’euros auprès de 22 500 fournisseurs, à 95% français, le SCA a abordé le chantier de l’économie de guerre en s’appuyant sur la Revue nationale stratégique, actualisée en 2022. « Passer en économie de guerre, c’est s’organiser pour que l’outil industriel puisse soutenir un effort de guerre dans la durée (forte consommation, attrition, etc.), en cas de nécessité pour les forces armées ou au profit d’un partenaire » (§121 de la Revue nationale stratégique). Un objectif qui se résume pour les sociétés avec lesquelles travaille le SCA en trois défis : produire plus, produire plus vite et produire avec un coût maîtrisé.

Pour accompagner au mieux ses entreprises partenaires et s’inscrire dans l’économie de guerre, le SCA travaille sur quatre leviers. Le premier réside dans la connaissance des besoins des armées, qui est la déclinaison des différents scénarios travaillés par l’état-major des armées aux différents stades de compétitions, contestations, confrontations. En fonction du scénario, le SCA devra calculer le besoin des armées, que ce soit en habillement, en transport ou dans le domaine de l’alimentation. « Notre cœur de métier est de déterminer la façon adéquate de répondre à ce besoin » a expliqué le CRG1 EHRHART-DUFFO. À partir de ces besoins, le Service est chargé de s’assurer de la cohérence des besoins avec les crédits budgétaires, avant d’établir des structures d’achats solides pouvant permettre la montée en puissance. Finalement, il convient de travailler sur la chaîne logistique pour assurer le ravitaillement des forces au plus près des troupes.

Pour atteindre ces objectifs, le SCA a mis en place un plan d’actions, qui repose sur cinq axes : l’identification des industriels, la diversification des sources d’approvisionnement, la réduction du niveau d’exigence, la constitution de stocks et le renforcement de la visibilité envers les fournisseurs. Un plan que le CRG1 EHRHART-DUFFO a détaillé à l’occasion du point-presse : « Afin d’identifier nos industriels stratégiques, il nous faut identifier nos équipements de première nécessité qu’au niveau d’un conflit de haute intensité. […] Une fois qu’ils seront identifiés, il convient alors d’identifier les sources d’approvisionnement. Quelles sont les matières premières qui entrent dans la confection des pièces détachées qui elles-mêmes rentreront dans la confection de nos produits ? Nous allons également être très attentifs aux délais de production, qui dépendent souvent de l’approvisionnement, pour pouvoir ensuite agir en faveur d’une accélération de la production. […] Afin de produire plus rapidement, nous allons réduire notre niveau d’exigence parce que ce qui est simple se produit mieux et plus vite. L’objectif est donc de formuler des demandes simples pour répondre aux besoins de massification, tout en ne renonçant pas à l’innovation. […] Ensuite, nous allons travailler sur la constitution des stocks. Si l’objectif était jusqu’à présent de limiter nos stocks, l’économie de guerre entraîne un retour de la politique des stocks de sécurité. Il nous faut donc constituer sur plusieurs années des stocks stratégiques d’équipements, mais également de matières premières ou de composants les plus critiques afin d’assurer une production plus sécurisée dans les délais qui nous seront impartis. » Le dernier axe pour être au rendez-vous du soutien en économie de guerre repose sur la visibilité donnée aux industriels, axe de travail fondamental pour le directeur central : « l’enjeu est que l’industrie puisse investir à long terme sur son outil de production. L’objectif est de donner aux industriels une visibilité à 7 ans, de façon à encourager et à soutenir les relocalisations de filières de production et de recyclage sur le théâtre européen ou national, et permettre la mise en place par les entreprises d’une politique de formation sur les métiers qui sont aujourd’hui en tension » a expliqué le CRG1 EHRHART-DUFFO.

 

Retrouvez l’intégralité de l’intervention de la CRG1 EHRHART-DUFFO sur la place du SCA dans l’économie de guerre...

 

 

Commissariat des Armées
31/05/2023

 

Source : www.asafrance.fr