GEOPOLITIQUE : Djibouti, avant-garde française en corne d’Afrique

Posté le jeudi 11 février 2021
GEOPOLITIQUE : Djibouti, avant-garde française en corne d’Afrique

Depuis la tour de contrôle de la base aérienne française 188 de Djibouti, on aperçoit un avion de patrouille espagnol d’Atalante, l’opération européenne de surveillance maritime un avion de transport Transall des forces spéciales, deux chasseurs Mirage2000 5 français au décollage. Mais dans quelques semaines, le groupe aéronaval du porte-avions Charles-de-Gaulle est attendu dans la base navale.

Tensions ethniques

À Djibouti, au bord de la Mer rouge et du Golfe d’Aden, la France maintient1450 militaires dans le cadre du traité de coopération en matière de défense (TCMD), signé la première fois en 1977, dans la foulée de la décolonisation.

Une rencontre prévue à Paris entre Ismaël Omar Guelleh, le président djiboutien, et le président français Emmanuel Macron, en actualisera bientôt les contours.
 «Djibouti est à proximité immédiate de l’Érythrée, de l’Éthiopie, de la Somalie, du Yémen...Une région marquée par des tensions ethniques et démographiques. C’est aussi un nœud des flux numériques avec les câbles sous-marins, et une voie maritime majeure dont il faut assurer la sécurité, rappelle le général Stéphane Dupont, commandant des forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ).Dans cet «arc de crise» de la corne d’Afrique, nous ne pouvons pas être absents.»

Les États-Unis ont aussi implanté dans ce petit État de moins d’un million d’habitants une base permanente depuis 2002 (4000 soldats), et les Chinois, depuis 2017, leur première base militaire hors de l’Asie du sud-est, prévue pour10 000 personnels et dotée d’un quai de 400 m. Italiens, Allemands et même Japonais sont aussi présents.

Et la France?

Des 5 600 personnels français en 1976, il n’en restait qu’un peu plus de 2 600 il y a vingt ans, moins de 1 500 aujourd’hui. Certes, depuis dix ans, une base de 700 militaires s’est ancrée aux Emirats  arabes unis. Mais avec Djibouti, la France dispose d’un pied-à-terre permanent et d’un relais incontournable avant la région indo-pacifique. Djibouti permet l’entraînement et la préparation opérationnelle en milieu désertique, et d’intervenir rapidement dans toute la corne d’Afrique grâce à un véritable concentré de force interarmées, qui assure aussi la sécurité, et la stabilité du pays. Avec130 millions d’euros injectés chaque année dans l’économie locale (environ 4% du PIB du pays), le poids économique de la France est aussi loin d’être négligeable.

 
Pascal SIMON
Ouest France
Envoyé spécia à Djibouti.

 

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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Source : www.asafrance.fr