GUERRE ELECTRONIQUE : La DGA teste un aérostat sur la côte bretonne

Posté le samedi 23 novembre 2019
GUERRE ELECTRONIQUE : La DGA teste un aérostat sur la côte bretonne

Il s’appelle CERBERE, acronyme signifiant (Capacité expérimentale ROEM pour ballons et aérostats légers).

Ce démonstrateur a été testé récemment par la Direction Générale de l’Armement sur l’ancien site côtier du GERBAM à Gâvres, près de Lorient. Il est le fruit d’une étude destinée à déterminer la faisabilité et expérimenter l’emploi de moyens de recueil de renseignements d’origine électromagnétique (ROEM) via un ballon captif. Equipé de capteurs électromagnétiques, l’engin a été développé par Ineo Défense et l’ONERA sur la base d’un aérostat Eagle Owl de la société française Airstar Aerospace, reprise en début d’année par le groupe CNIM.

Une campagne d’essais a ensuite été menée à Gâvres par le centre d’expertise et d’essais DGA Maîtrise de l’information et de DGA Ingénierie des projets. Les vols se sont déroulés sur deux semaines au-dessus d’un site d’entraînement situé à proximité de l’océan. L’expérimentation a impliqué des opérationnels de la Marine nationale et de l’armée de Terre.

L’objectif des essais consistait à évaluer les performances du démonstrateur en jouant des scénarii représentatifs de la réalité opérationnelle, que le milieu soit maritime ou terrestre. Différents plastrons spécifiquement mis en œuvre pour l’expérimentation ont été détectés, goniométrés (déterminer angle d’arrivée d’un signal) et caractérisés (déterminer les caractéristiques d’un signal pour préciser le type de l‘émetteur et de l’émission).

« Le recueil du renseignement d’origine électromagnétique est indispensable à la maîtrise de l’information et à la connaissance de l’adversaire. Les forces armées sont confrontées sur les théâtres d’opérations à une densité accrue d’émissions électromagnétiques dues en particulier au développement des télécommunications. Elles doivent donc disposer de moyens de détection et de localisation optimisés et innovants. Dans cette perspective, embarquer un système ROEM sur un aérostat léger offre deux avantages. Placés en altitude, les capteurs électromagnétiques sont moins contraints par les effets de masques liés au terrain (arbres, bâtiments et rotondité de la Terre). Ils gagnent ainsi en capacité de détection. Un ballon offre de plus une permanence de très longue durée en altitude, à un coût moindre que celui d’une flotte d’avions ou de drones », explique la DGA.

Alors que ce projet en est encore au stade de l’étude expérimentale, les forces françaises mettent déjà en œuvre des ballons captifs, mais pour le moment uniquement dans des fonctions de surveillance. Capables d’embarquer un radar et un système électro-optique, des aérostats sont par exemple employés dans la région du Sahel. Il s’agit d’engins de la société varoise A-NSE (Aero-Nautic Services & Engineering), dont un ballon a également été testé cet été en Grèce par l’agence européenne Frontex dans le cadre de la surveillance maritime en mer Egée.

Vincent GROIZELEAU
Mer et Marine

Source : © DGA

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

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