LIBRE OPINION de Etienne de MONTETY : Le sacrifice et les égoïsmes.

Posté le lundi 30 mai 2016
LIBRE OPINION de Etienne de MONTETY :  Le sacrifice et les égoïsmes.

Quelle image restera de François Hollande et d’Angela Merkel réunis ce dimanche devant la nécropole de Douaumont, aux portes de Verdun, pour la célébration du centenaire de la fameuse bataille ? Un geste témoignant de la réconciliation des deux pays jadis frères ennemis ? Une parole, après tant d’autres, évoquant avec solennité la paix régnant aujourd’hui en Europe ?

 
C’était il y a cent ans. Deux armées s’arc-boutaient sur leurs positions établies au bord de la Meuse. Trois cents jours durant, les deux états-majors engagèrent des troupes pour garder, conquérir puis reprendre des points aujourd’hui mémorables, notamment les forts de Douaumont et de Vaux, quoi qu’il dût leur en coûter.
Le courage des combattants français, ravitaillés par la célèbre Voie sacrée et emportant la victoire finale, a contribué à élever la ville de Verdun au rang de symbole de la ténacité nationale dans l’adversité.
Pendant dix mois, des dizaines de milliers de soldats sacrifièrent leur confort, leur santé, et pour 163 000 d’entre eux jusqu’à leur vie, pour défendre ce qu’on pourrait nommer l’intérêt général, en l’occurrence le salut du pays, sa liberté et sa prospérité.
 
Il y a quelque ironie, et quelque tristesse, à observer que la commémoration de Verdun, prévue de longue date, tombe au beau milieu d’une actualité pour le moins chaotique : manifestations, violences, grèves, blocages des transports, et encore récemment des dépôts de carburants. Soit une minorité de syndicalistes et d’activistes sacrifiant ce même intérêt général pour la préservation de leurs avantages catégoriels.
Il y a là aussi un symbole, mais hélas celui-ci est navrant, composé d’égoïsme, d’inconscience et de corporatisme, comportements d’autant plus choquants que dimanche le président ne manquera pas de saluer les vertus d’abnégation, de responsabilité et de solidarité qui firent la force invincible de la France.


Etienne de MONTETY

Source : Le Figaro