SOCIETE : Demain la guerre civile ? Non ! Hier !

Posté le vendredi 26 juin 2020
SOCIETE : Demain la guerre civile ? Non ! Hier !

Depuis plusieurs décennies, l’imminence d’une guerre civile est annoncée en France par des commentateurs inquiets. Les multiples émeutes qui brûlent nos villes, les discours haineux à l’encontre de la France et des Français « non racisés », la soif de vengeance sanglante, l’empilement des violations de la loi et d’atteinte à la sécurité collective et individuelle par les bandes, les criminels, les délinquants, les groupes à revendication ethniques, religieuses, communautaristes, peuvent apparaître comme autant de « cygnes noirs » annonçant l’arrivée de lendemains sanglants.

Mais ces commentateurs se trompent, submergés par l’émotion.

Certes, à ce fond permanent de bruit et de fureur, se sont ajoutées quelques tueries de masse ou de plus banales attaques au couteau, mais il ne s’agissait que de coups de semonce, habilement dosés, pour entretenir sur la République et la Nation une peur aliénante ; obtenir une flexion d’échine et même un genou à terre : « vous n’aurez pas ma haine ! », « pas d’amalgame ! ».

Ils se trompent parce qu’au XXIe siècle, une guerre civile est affaire de batailles psychologiques, de recherche de la soumission par la peur sociale, de campagnes médiatiques, de conquête de droits par l’émotion contre la loi, d’asservissement par la destruction de l’esprit critique, de détournement des valeurs fondamentales et des libertés d’expression et de conscience pour en faire des outils d’oppression et d’exclusion. L’art de la guerre civile est de subjuguer, de circonvenir, d’engluer les esprits, pour avoir sur eux un effet durable et non de les brusquer pour une victoire éphémère.

Cette guerre civile là a bien eu lieu.

Mais la République n’y a pas pris sa part avec vigueur et a donc capitulé sans concession, après une longue suite de batailles perdues, mais qu’elle a présentées comme des avancées pour un avenir plus serein : « vivre ensemble » et « droits de l’homme ». L’école, l’université, les entreprises, les syndicats, les associations, la justice, les médias, mais aussi les institutions internationales et, par un enchaînement logique, les cœurs et les esprits de millions de Français ont été infiltrés et sont désormais corsetés par le miroir déformant de la mauvaise conscience qui leur est tendu. Une épidémie, voire une pandémie de calomnies, s’est emparée de tous, la dénonciation est érigée en vertu, le masque est obligatoire sur les yeux et sur la bouche.

Il faut sauver Gaïa mais tuer le vieil homme !

Alors que les dissidents sont rejetés dans l’ostracisme social, voici que, tantôt concurrents, tantôt complémentaires, les trois constituants de la Nation, les politiques, les clercs et le peuple, s’énivrent de l’hubris narcissique de la « belle âme », s’excitent comme des Poitevins[1]à la curée contre les non-conformistes, sombrent de concert dans le marécage des droits de l’homme, sélectionnant soigneusement les hommes dignes d’avoir des droits. Un nouveau monde profondément inhumain est en train de naître. Construit sur la culpabilisation et le ressentiment, il débouche sur le suicide des uns et le racisme et la soif de vengeance des autres. Racisme et soif de vengeance comme fin mais aussi comme moyen de s’emparer du pouvoir à exercer sur des critères civilisationnels incluant ethnicité, religieux, culture.

Au premier semestre 2020, la rumeur politico-médiatique de la pseudo guerre contre le virus a masqué les premiers vagissements du ce nouveau monde qui brusquement emplit désormais l’espace médiatique, et s’impose comme une évidence.

À nos frontières, le président turc a lancé des vagues de truands et de migrants encadrés par sa police à l’assaut des frontières grecques[2], nos frontières, sans que l’Union européenne, ni les grands pays européens n’apportent leur aide pour défendre la Grèce. Plus récemment, ses navires de guerre menacent notre flotte[3] pour ouvrir la voie à un cargo convoyant des armes vers la Libye pendant que plus loin marines turque, italienne et française s’entraînent ensemble avec application[4] ! La Libye est une solide plate-forme stratégique pour submerger l’Europe avec des flux de migrants qui ne trouveront plus les barbelés grecs pour les arrêter. Bien au contraire, ils trouveront les bateaux civils et militaires de l’Europe pour les transporter jusqu’aux rives nord. Elle est aussi vitale pour acheminer vers l’Afrique subsaharienne armes et combattants destinés à renforcer les multiples groupes islamistes et permettre la conquête de l’Afrique.

La reconstruction de l’Empire ottoman en cours est bien plus dangereuse que la montée en puissance de l’État islamique, car elle s’inscrit dans cette stratégie de la guerre civile mondiale qui sape et corrompt sans jamais brusquer.

Sur notre territoire, sortant de ses enclaves communautaires où il régnait en maître, notre « bel avenir » vient tester son pouvoir aux portes du Palais de Justice pour imposer ses verdicts, faire agenouiller, avec leurs écharpes en bandoulière, des élus de la République, appeler, place de la République, la si mal nommée, à un coup d’État pour faire « comme en Afrique ».

Mais pourquoi ? Pour la vengeance et au-delà le pouvoir.

Ibrahim Karagül, journaliste turc, éditorialiste du journal Yeni Safak, soutien de l’AKP[5], l’exprime  clairement : « The fight in US, Europe is not about racism! It’s the end of the road for the enslaving Western order.[6]»

Il faut en effet cesser de ne s’intéresser qu’à l’écume des choses et pousser à sortir de la lâcheté politique qui sert de programme électoral depuis 45 ans. Politiques, clercs, parties du peuple, hypnotisés par la surenchère de la voix médiatique, désormais phare incontournable, dotée de mille bras tentaculaires pour tendre ses micros à des imprécateurs de haine, s’avancent comme des zombies vers leur destin funeste. Les pays européens et la France ont malheureusement déjà connu cet avachissement au siècle dernier face à la montée des extrémismes fasciste, national-socialiste, communiste. Non seulement la République impuissante n’arrive pas à restaurer son autorité dans les « quartiers de reconquête républicaine », mais désormais, les places de la capitale et de nombreuses villes deviennent des quartiers à « conquérir sur la République ».

Alors que des bandes armées de fusils d’assaut s’affrontent dans nos villes, la discussion porte sur la meilleure méthode pour arrêter des voyous, d’ailleurs rapidement relâchés ! Pourquoi pas au fond ? Byzance, paraît-il, s’inquiétait du sexe des anges quant le Turc enfonçait ses portes.

Qui peut croire que l’agenouillement du gouvernement, des partis politiques, des associations, des institutions internationales ou nationales enrayeront cette haine de l’Occident ? Si le peuple ne se ressaisit pas, demain les histrions, qui haranguent les foules dans les manifestations « interdites mais tolérées » (sic), galvanisent leurs troupes par leurs vindictes dans les médias, font hurler des slogans anti-républicains et suprémacistes par des milliers de rageurs dans la rue, recevront des postes de députés, voire ministres, dans une dernière tentative de « préserver la paix sociale ».

Mais au-delà de ce pouvoir immédiat, posons-nous la question de savoir quelle est la finalité politique de cet effondrement qu’ils provoquent ? L’intersectionnalité des luttes, y compris mafieuses, a vaincu la République, mais au profit de qui ?

Revenons à Ibrahim Karagül : « The looting in NATO capital Brussels cannot be considered as a temporary social wave.[7] »  

Il y aura donc une suite ! Et quelle suite ? Demain, en Europe et en France, comme hier dans les pays du sud et de l’est de la Méditerranée, les solides réseaux de l’islamisme, tapis dans l’ombre et tirant les ficelles, sont prêts à nous imposer notre futur.

Jean-Claude ALLARD
Officier général (2s)
Juin 2020

 

[1] https://chien.ooreka.fr/chien/voir/544549/poitevin

[2] https://www.lefigaro.fr/international/migrants-le-chancelier-autrichien-denonce-une-attaque-de-la-turquie-contre-l-ue-20200303

[3] https://www.bruxelles2.eu/2020/06/un-cargo-sous-escorte-turque-soupconne-de-violer-lembargo-sur-les-armes/

[4] https://www.defense.gouv.fr/operations/otan/autres/operation-sea-guardian-le-courbet-s-entraine-avec-les-fregates-italiennes-et-turque-en-mediterranee-centrale

[5] Parti de la justice et du développement. C’est le parti islamo-conservateur du président Erdogan.

[6] « La lutte aux États-Unis et en Europe n’est pas une question de racisme ! C’est la fin de la route pour l’ordre occidental asservissant ».

[7] « Le pillage dans la capitale de l’OTAN, Bruxelles, ne peut pas être considéré comme une vague sociale temporaire. »

 


Diffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

 

Source : www.asafrance.fr