TERRORISME : Va-t-on gagner la guerre contre le terrorisme ?

Posté le dimanche 25 octobre 2020
TERRORISME : Va-t-on gagner la guerre contre le terrorisme ?

« Adieu Monsieur le Professeur, on ne vous oubliera jamais », jamais Hugues Aufray interprétant il y a 52 ans  cette très belle chanson n’aurait imaginé qu’un jour elle serait reprise pour rendre hommage au professeur Samuel Paty, vendu par deux de ses élèves pour 300 € et  décapité par un terroriste  réfugié en France.

Au delà de la légitime émotion on peut s’interroger sur le fait que connu, comme on dit, des services de police pour dégradations, actes de violence, cet individu n’a jamais été traduit en justice  mais il n’est pas le seul à bénéficier de la grande mansuétude française.

Il aura fallu un acte barbare  directement inspiré des méthodes d’intimidation et d’exécution de l’Etat islamique pour que les autorités se réveillent un tant soit peu malgré les avertissements des services spécialisés depuis tant d’années.

Dans la foulée, on feint de découvrir l’imprégnation islamiste dans les esprits , là aussi ce phénomène fut largement occulté pendant des années par peur de s’y attaquer, par peur de stigmatiser et autres réactions toutes plus irresponsables les unes que les autres dont ce fameux slogan porté aux nues « touche pas à mon pote » comme si on pouvait toucher aux autres mais pas à celui qui appartient à ma communauté : bel exemple du terreau idéologique sur lequel a prospéré le communautarisme et donc le séparatisme !

La lutte contre le terrorisme islamique est très loin d’être gagnée tant sur le plan  extérieur qu’intérieur.

A l’étranger, depuis des années, la France essaie de gagner la guerre au Sahel contre les terroristes islamistes. La France est bien seule sur le terrain et cette guerre ne peut pas être gagnée pour les raisons suivantes :

-      l’immensité du champ de bataille grand comme l’Europe,
-      l’hostilité d’une partie des populations locales  à une présence française jugée comme une armée d’occupation,
-      les accommodements de certains gouvernements locaux avec les djihadistes,
-      l’absence sur le terrain des autres forces européennes
-      le soutien des terroristes sur le plan financier par les trafics en tout genre et aussi par certaines organisations liées au Pays du Golfe nos soi disant amis,
-      l’absence totale de visibilité dans la durée des opérations engagées,
-      la perte chaque année de la vie de soldats français,

En d’autres termes on est coincé entre le fait de ne pas partir car cela apparaîtrait comme une défaite et l’absence de perspectives de paix car en face les terroristes ont le temps pour eux, l’idéologie, le soutien de pays étrangers. La guerre au Sahel n’est qu’une des suites logiques de l’intervention française en Libye : succès à très court terme et catastrophe ensuite.

Cette guerre, malgré les affirmations officielles, n’a pas vraiment de liens avérés avec le terrorisme qui frappe la France depuis des années. Les leçons de l’histoire ne servent vraiment pas : Indochine, Algérie, Viet Nam, Afghanistan, etc. Il est plus que temps de partir du Sahel car nous continuerons à perdre des soldats, c’est une certitude et on n’éradiquera pas le terrorisme, c’est une autre certitude.

Sur le plan intérieur, depuis des années notre pays fait face à des attentats terroristes qui touchent essentiellement des Français non musulmans car c’est un peu facile de dire que les premières victimes sont des musulmans, ce qui est exact mais à l’échelle mondiale pas française. Pendant des décennies on a préféré se cacher les yeux et se boucher les oreilles pour ne pas voir la montée de l’islamisme militant et de ses conséquences tragiques que sont les attentats.

Il est assez pitoyable de voir des gouvernements qui sont systématiquement dans la réaction à des événements tragiques mais qui ne sont jamais dans les actions proactives c’est à dire faire la guerre à nos ennemis en prenant l’offensive comme le disait Charles Pasqua : il faut terroriser les terroristes : joli discours propre à flatter le public mais quelles actions derrière les mots. Si nous sommes en guerre comme on nous le répète à longueur de journée il faut employer les moyens de la guerre à commencer par déférer les terroristes devant les juridictions militaires et non civiles.

Quand il y  avait une vraie guerre, la Seconde Guerre mondiale, dans une démocratie comme les Etats Unis, pays qui n’était pas envahi sur son sol, le gouvernement démocrate de Roosevelt a interné dans des camps de concentration sur le territoire américains des milliers de citoyens américains d’origine japonaise au seul motif de leur origine ethnique mais cela on l’a oublié.

Il y a aussi une autre vérité à rappeler c’est qu’aucune loi n’est inscrite dans le marbre pour l’éternité, pas plus la loi ordinaire, que la constitution, que les traités internationaux, que la déclaration des droits de l’homme et du citoyen.
L’état de droit est celui du droit  voté par les parlementaires ou par le peuple et n’est pas un argument recevable pour ne rien changer. Car les terroristes et leurs inspirateurs les islamistes utilisent notre droit justement pour bénéficier des garanties de l’état de droit.

On se souvient quand même que le Président Hollande a avoué, chose incroyable, qu’il avait ordonné au moins 4 exécutions extra judiciaires. Cette affirmation, en démocratie, est l’opposé même de l’état de droit au nom de la raison d’Etat sans que personne ne définisse ce qu’est la raison d’état d’ailleurs. Au nom de quoi un Président peut-il accepter d’être au-dessus de la loi notamment de celle qui interdit en France la peine de mort? Mais manifestement ce sujet n’intéresse pas grand monde car on admet communément que le Président défend la nation et comme il n’est pas responsable de ses actes il peut ordonner ce qui lui semble bon pour la nation. Ce raisonnement peut se comprendre mais nous ne sommes plus dans un état de droit. La question qui vient donc tout de suite à l’esprit est la suivante : si nous sommes en guerre le pouvoir exécutif peut il ; ordonner des exécutions extra judiciaires sur le territoire français et non plus seulement à l’étranger? Pendant la guerre d’Algérie, cette technique fut employée par le pouvoir gaulliste contre certains militants de l’OAS devenus terroristes mais à l’époque ce genre d’opérations avait été sous traitée à des membres de la pègre et a eu pour conséquence après la fin de la guerre d‘Algérie une grande impunité de certains truands. En période troublée, nos démocraties peuvent employer les méthodes des pays totalitaires.

 Maintenant la lutte contre le terrorisme et son avatar plus présentable l’islamisme sur le territoire national se heurte à des difficultés très importantes :

-      les sympathisants terroristes islamistes se comptent par dizaines de milliers
-      les sympathisants islamistes se comptent par centaines de milliers  sinon plus
-      les islamistes et les terroristes ont pour eux le nombre, les techniques allant de l’intimidation, de la violence et bien évidemment de l’attentat.
-     même minoritaires le simple fait de commettre un attentat terrorise une bonne partie de la population et c’est bien normal : l’histoire nous a appris qu’une minorité violente prend le pouvoir sur la majorité justement à cause de la violence ; Trotski l’avait parfaitement théorisé et avec la propagande soviétique le coup d’état est devenu la révolution d’octobre y compris dans nos livres d’histoire.
-      l’islamisme, qu’on le veuille ou non, se recommande de l’Islam et il est très difficile de faire la différence puisque l’Islam n’est pas seulement une religion mais aussi un système politique et social. On parle d’ailleurs des pays musulmans car dans ces pays le pouvoir ne se partage pas avec les non musulmans sauf le triste exemple du Liban.
-      la police n’a pas les moyens de surveiller tous les suspects de sympathie pour le terrorisme islamique car malheureusement pour surveiller physiquement une personne il faut être une vingtaine de policiers et de plus dans des quartiers dits sensibles. En d’autres termes il faudrait 100 000 policiers à la DGSI mais on ne les aura jamais  La surveillance est donc surtout électronique sur les téléphones et internet mais cela n’empêche pas de passer à l’acte. Il suffit de se souvenir de l’assassinat du Père Hamel par un terroriste qui avait un bracelet électronique. C’est pareil pour les caméras de surveillance : elles n’empêchent pas de passer à l’acte pour quelqu’un qui est déterminé.
-      Or cette détermination, les terroristes l’ont puisque le but est de mourir en martyr. En face il y a longtemps que la notion de martyr a disparu dans les actions proactives.
-      notre législation est d’une grande faiblesse : la loi de 2004 sur l’interdiction du voile à l’école ne s’applique pas à Mayotte devenu département français sans que le peuple ne soit consulté. La loi de 2010 ne cite pas nommément l’interdiction du niqab et de a burqa et en plus ne parle que d’espace public au lieu de parler d’espace accessible à la vue du public ce qui fait que la passagère d’une voiture portant la burqa intégrale n’est pas punissable te cerise sur le gâteau la police n’a pas le droit de confisquer la burqa ou le niqab et donc la contrevenante repart voilée intégralement etc….
-     enfin on peut s’interroger sur les avantages absolument invraisemblables sur la plan financier accordés depuis Mitterrand, confirmés par Chirac, aggravés par Sarkozy et maintenus par Hollande et Macron aux résidents des pays du Golfe en France à savoir pas d’impôt sur la fortune immobilière, pas d’impôts sur les loyers perçus et pas d’impôts sur les plus values. Voilà un bel exemple d’avantages fiscaux accordés au mépris de l’égalité entre contribuables au détriment des citoyens français mais surtout pour des pays qui sont les inspirateurs du terrorisme depuis des dizaines d’années et oui sont nos véritables ennemis mais ceci l’occident entier ne veut pas s voir le double jeu de ces pays au premier rang desquels se trouve l’Arabie Saoudite et la Turquie ; ce dernier pays encore membre de l’OTAN et dont le Président insulte régulièrement notre pays.

 En conclusion, il est certain que nous aurons d’autres attentats, que l’islamisme va gagner du terrain, et qu’en définitive nous n’avons aucune certitude bien au contraire, de gagner cette guerre qui nous a été déclarée depuis des dizaines d’années par des idéologues et des terroristes dont les membres les plus actifs sont pour notre malheur des Français.

Eric STEMMELEN

Source photo : Pixabay

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr
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