CORONAVIRUS : L'armée américaine face au covid-19

Posté le mardi 31 mars 2020
CORONAVIRUS : L'armée américaine face au covid-19

Le Department of Defense (Ministère de la défense)
isole les troupes et les commandants essentiels

(Selon la chaîne de TV CNN, traduction de Joël Granson 31 mars 2020)

 

« Pour qu'ils soient prêts en cas de crise au milieu de cette pandémie »

 

Certains des hauts commandants militaires, des forces nucléaires et des opérations spéciales les plus essentiels des États-Unis opèrent actuellement sous des mesures de protection extraordinaires pour garantir qu'en cas de crise soudaine de sécurité, y compris toute mission nucléaire potentielle, il y aura suffisamment de soldats et de dirigeants en bonne santé capables de commander alors que la pandémie de coronavirus se développe.

Il n'y a eu pas eu de présentations particulières des mesures de confinement prises, mais ensemble, elles présentent une image de l'inquiétude et des efforts nécessaires pour garantir que la pandémie ne fasse pas obstacle à la défense du pays.

Le général Mark Milley, chef d'état-major interarmées, a exprimé publiquement sa préoccupation quant au maintien de l'état de préparation des militaires.

"Je pense que les mesures prises auront des niveaux d’impacts modérés à faibles sur la préparation opérationnelle des forces", a déclaré Milley le 24 mars, si le nombre de cas relevés chez les militaires reste relativement faible.

À Colorado Springs, au siège du NORAD et du Northern Command, des opérations, dites réparties, sont désormais en place. Le NORAD surveille l'espace aérien américain contre les menaces et les intrusions, y compris les avions militaires russes.

Le Northern Command coordonne l'assistance militaire à la pandémie.

"Nous isolons du personnel de commandement spécifique impliqué dans des zones de mission critiques, y compris les fonctions de défense du territoire", a déclaré à CNN un responsable militaire américain du commandement. "Pour nous assurer que nous restons capables de défendre la patrie malgré la pandémie, nos équipes de surveillance et de commandement ici au siège se sont divisées en équipes." Certaines équipes de surveillance travaillent maintenant à partir de la station aérienne de Cheyenne Mountain, un bunker de l'époque de la guerre froide à l'intérieur d'une montagne voisine.

"De plus, notre personnel opère dans des zones physiques prédéterminées, à l'intérieur du bâtiment. Tous les membres du commandement surveillent de près leur propre santé ainsi que celle des membres de leur famille. Cela atténue l'exposition de notre personnel et de leurs familles et préserve notre la capacité et la capacité d'exécuter nos missions de défense du territoire et de COVID-19 ", a déclaré le responsable.

 

La stratégie consistant à faire en sorte que le personnel militaire essentiel ne travaille désormais que dans des zones prédéfinies et à travailler par équipes, est reproduite dans d'autres installations primordiales, notamment le Pentagone. Le Général Milley et le secrétaire à la Défense Mark Esper, disent depuis des semaines combien ils limitent les contacts avec leur propre personnel et ne permettent pas de grandes réunions à l'intérieur du Pentagone. Le nombre de travailleurs venant au Pentagone a été réduit de plus de la moitié.

Mais la profonde préoccupation demeure d’éviter une flambée importante parmi ceux qui restent ainsi confinés.

En privé, les dirigeants du Pentagone sont catégoriques: ils ne veulent pas avoir à fermer les portes, ce qui ne s'est même pas produit le jour des attaques du 11 septembre.

 

Et dans les bases à travers le pays et à l'étranger, il peut être impossible de contenir une épidémie avec autant de troupes vivant dans les villes locales. C'est l'une des raisons pour lesquelles le Secrétaire d’Etat à la Défense Esper a suspendu tous les mouvements militaires pendant 60 jours, touchant environ 90 000 soldats dans le monde.

Un responsable du Pentagone a cependant déclaré à CNN que lorsqu'un travailleur du Pentagone était infecté par le virus, il pourrait lui être interdit de retrouver ses contacts et seuls les collègues à proximité pourraient être initialement informés qu'une personne de leur bureau était malade.

 

Toutes les unités impliquées dans des opérations d'armes nucléaires prennent également des précautions spécifiques. Les équipes de missiles balistiques intercontinentaux tournent pour s'assurer spécifiquement qu'il y a toujours une "équipe propre" qui peut prendre le relais si d'autres sont malades. Des équipages de sous-marins transportant des missiles nucléaires s'isolent pendant plusieurs jours avant de partir en haute mer pour s'assurer qu'ils sont tous en bonne santé pour leurs longues patrouilles en mer. Et avec une augmentation des cas de virus en Louisiane, l'isolement des équipages critiques de bombardiers B-52 à la base aérienne de Barksdale, suscite de nouvelles inquiétudes, selon des responsables.

Les responsables militaires ont refusé de discuter des dispositions détaillées pour les unités d'élite telles que la SEAL Team Six de la Marine, la Delta Force de l'armée ou des unités hautement spécialisées de l'Armée de l’Air (US Air Force), qui peuvent toutes être appelées à agir à tout moment pour des missions allant du sauvetage d'otages lors de missions de lutte contre le terrorisme jusqu’à des attaques secrètes contre des cibles de grande valeur derrière les lignes ennemies. Mais cette semaine, l'armée a déclaré que ses propres unités d'intervention rapide iraient au plus haut niveau de protection de la santé connu sous le nom de «Delta», ce qui limiterait considérablement les mouvements de troupes, lorsqu'ils sont chez eux ou sur leurs bases respectives.

 

Alors que la pandémie se développe, le Pentagone a décidé d'interrompre la divulgation publique de l'endroit où se trouvaient les troupes malades, par souci de "sécurité opérationnelle". La crainte est que trop d'informations puissent donner aux adversaires une idée des vulnérabilités militaires potentielles.

Bien que des restrictions aient été discutées, vendredi, tous les officiers des affaires publiques militaires (service d’information des armées NDLR ASAF) ont été officiellement informés par le Pentagone que les services ne pouvaient divulguer que des informations sur le nombre total de cas et non sur la localisation des troupes.

Selon une note du ministère de la Défense vue par CNN : "Un nombre de personnes isolées, en quarantaine ou potentiellement infectées ne seront pas autorisées à sortir".

Cette situation est déjà sous pression. Les 5 000 membres d'équipage à bord du porte-avions USS Theodore Roosevelt sont testés après que plusieurs soient tombés malades.

 

Source CNN
Traduction du général (2s) Joël GRANSON
Membre de l’ASAF

Rediffusé sur le site de l'ASAF : www.asafrance.fr

Source : www.asafrance.fr