SYRIE - IRAK : Vers un face-à-face des coalitions.

Posté le mardi 05 avril 2016
SYRIE - IRAK : Vers un face-à-face des coalitions.

Malgré les intentions affichées par Vladimir Poutine de se retirer du théâtre syrien, les forces russes alliées aux milices chiites ont eu un rôle déterminant dans la chute de Palmyre.

Peu avant le début de l’opération, les clichés diffusés par la société d’imagerie spatiale Digital Globe avaient démontré que l’essentiel du dispositif de combat air-sol était maintenu appuyé par un avion de renseignement IL-20. La présence de deux hélicoptères Ka-52 et MI-28N dédiés aux assauts de nuit démontrait la capacité des Spetsnaz (forces spéciales russes) à réaliser des opérations de choc.

La cessation des hostilités le 27 février a permis aux soutiens de Bachar el-Assad de concentrer leurs forces, y compris au sol, pour reprendre Palmyre à l’est du pays, afin de tenir l’axe qui mène à la ville pétrolière de Deir-es-Zor puis à la capitale du Califat, Raqqa. L’arrivée des systèmes lance-roquettes multiples TOS-1 et Smerch BM-30, ainsi que des Mi-24 en version gunship a été le préalable aux opérations de bombardements aériens.

Les Russes ont effectué en trois jours autant de sorties que la coalition occidentale en trois semaines. Parmi les 5 000 combattants loyalistes, on comptait plusieurs centaines de fantassins issus du Hezbollah, des milices chiites irakiennes et de la milice Azara afghane al-Fatimiyoun, ainsi que des Gardiens de la Révolution iraniens.

Cette opération, qui permet au gouvernement syrien de s’enraciner dans la vallée de l’Euphrate pour réduire les infiltrations dans l’est du pays et sécuriser les approvisionnements énergétiques, a représenté une prise de risque considérable pour la coalition pro-Assad, qui a dégarni ses effectifs autour d’Alep et de Lattaquié. Si cette offensive se poursuit vers Raqqa, elle affaiblira considérablement la position de la coalition occidentale dans le cadre des négociations de Genève.

Les Américains, alliés aux Kurdes, sont en revanche plus actifs sur le front irakien, puisqu’ils ont repris la ville de Shadadi, qui permettait à Daech de relier Raqqa à Mossoul. Plusieurs centaines de Marines seraient déployés à 50 km de là, à Fire Base Bell. Dans le cadre de l’offensive en cours des forces irakiennes, la DIA a estimé qu’une année serait nécessaire pour faire tomber la ville et nécessiterait au moins 24 000 hommes, alors que seuls 3 000 militaires irakiens seraient sur place. Une estimation qui a coïncidé avec la demande du Pentagone au Congrès pour envoyer des renforts en Irak.

Mais l’attrition du potentiel de Daech ne mettra pas pour autant un terme au conflit. Le commandant de l’unité contre-terroriste des Peshmerga, Polad Jangi, estime qu’une fois la menace djihadiste neutralisée, un affrontement risque d’être inévitable entre les Kurdes et les milices paramilitaires chiites pro-gouvernementales pour le contrôle des zones pétrolières, comme Kirkuk, revendiquées par les Kurdes.

 

 

Source : TTU Online